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De la Propension de l’élite congolaise à « collaborer » avec l’ennemi de son pays

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Notre site reprend cet article de Germain Nzinga transmis par notre ami Toussaint Ngouembe, qui fait une analyse remarquable sur l'élite congolaise.

 

 

De la Propension de l’élite congolaise  à « collaborer » avec l’ennemi de son pays

Germain Nzinga

Parmi ces équations à plusieurs inconnues de la crise qui secoue la Rd Congo, il y a principalement celle relative à la fin du dernier mandat de Joseph Kabila et de la cacophonie dans laquelle évoluent la majorité présidentielle et les forces de l’opposition. Une cacophonie à mettre au compte de la médiocrité de l’élite congolaise qui depuis les indépendances travaillent jour et nuit en ordre dispersé faisant ainsi le lit de l’occupation de leur pays par des puissances étrangères. Une cacophonie programmée en somme par les mêmes élites qui brillent par sa transhumance entre les forces de l’opposition et celles qui détiennent le pouvoir, par ses nombreuses contradictions entre leurs discours officiels diurnes et leur sordide pratique nocturne de « collaborer » avec l’ennemi même du Congo.

La présente étude va entrer dans les profondeurs abyssales du mode opératoire de l’élite congolaise au pouvoir pour en relever les causes profondes qui la poussent à davantage desservir l’intérêt supérieur de la Nation pour « collaborer » à la promotion des intérêts étrangers.

1.      La communauté d’intérêts du triple cercle de l’élite congolaise au pouvoir.

L’élite congolaise au pouvoir est composée des hommes et des femmes dont la position sociale leur permet de transcender l’univers quotidien des citoyens ordinaires congolais et qui sont dans la capacité de prendre des décisions aux conséquences incalculables sur le destin de la nation tout entière. Depuis l’ère des indépendances, cette élite s’est façonnée au fur et à mesure, passant par le Groupe de Binza pour devenir un système bien huilé tel que nous le connaissons sous l’ère de Mobutu et de Kabila père comme de Kabila fils, agissant çà et là comme le fer de lance des intérêts internationaux et des leurs propres.

En réalité, cette élite se compose d’hommes politiques, économiques et militaires entre lesquels règne une grande interaction d’intérêts. Est-ce par hasard qu’« une grande similitude existe entre ses membres, sur les relations officielles et personnelles qu’ils ont les uns avec les autres, et sur leurs affinités psychologiques sociales » <fn>C.W.MILLS, L’élite au pouvoir, Marseille, éd. Agone, 2012, p. 415</fn> ? Ces personnes ont quasi quelque chose de commun concernant leurs origines, leurs carrières et leur mode de vie accentué et approfondi par le fait que leur éducation se conforme de plus en plus à un même schéma pour être passés par le même moule scolaire. Il y en a aussi qui n’ont pas du tout fait des études mais qui y ont été injectés pour garantir au mieux la réalisation du plan du maitre des cérémonies.

Ces élites au pouvoir se répartissent en trois catégories que nous pouvons schématiser par trois cercles concentriques : le cercle politique, le cercle économique et le cercle militaire. Concentriques parce que leurs intérêts se touchent et leur action se compénètre.

La clique militaire de Kinshasa ne règne pas que dans les casernes militaires. Elle est partout dans le pays. Elle est une coalition des généraux qui jouent les présidents d’entreprise, les trafiquants de coltan et d’or, des présidents d’équipe de football etc. Parmi eux, il y a des politiciens déguisés en amiraux ou des généraux sous les habits de politiciens. Des dirigeants d’entreprise qui font les politiciens et qui sont capables de se transformer en chefs de milices.

Il y a une telle interaction entre ces différents cercles que les diverses composantes de ces trois cercles du pouvoir s’imbriquent intrinsèquement les unes dans les autres et leur coïncidence génère bien souvent du malaise pour la bonne marche des institutions républicaines. Mais là où leur nuisance atteint le pic, c’est quand elles se coalisent via leurs liaisons dangereuses avec les puissances étrangères qui travaillent depuis la conférence de Berlin contre le réveil du Congo et contre sa souveraineté. Les trois cercles de cette élite au pouvoir deviennent comme les relais de l’occupation, de l’exploitation et de l’asservissement du Congo-Kinshasa et de son peuple.

C’est le cas depuis mai 1987 où l’AFDL a pris le contrôle de Kinshasa et des institutions de l’Etat. A ces trois cercles qui ont fait le socle du pouvoir de Mobutu s’est ajouté un quatrième cercle de pouvoir dit « Cercle Tutsi » qui est devenu le vrai cœur du pouvoir congolais et le centre de décisions capitales dans la marche à reculons de la RD CONGO. Ce quatrième cercle innove dans sa capacité à phagocyter les trois cercles classiques et à les inféoder à ses desseins. Désormais, pour tenir dans cette constellation du pouvoir, il faille se soumettre au diktat du petit cercle tutsi qui a le vrai monopole du pouvoir à Kinshasa. Il y a eu cette révolution des cercles depuis dix-huit ans et il est intéressant de constater de quelle manière l’élite au pouvoir s’est adaptée à cette nouvelle configuration, se soumettant piteusement aux ordres des étrangers dont ils connaissent la trajectoire mais auxquels ils se résilient à leur obéir pour conserver leurs privilèges.

L’on sait désormais que les quatre cercles politiques, militaires, économiques et celui tutsi de l’élite actuelle au pouvoir puisent toute leur substance des forces exogènes. Les armes avec lesquelles ils tuent, plus pour dominer leur peuple que pour défendre les frontières, viennent de ces puissances qui leur dictent des ordres. L’argent volé dans le trésor public et qui alourdit la dette publique atterrit dans les banques de ceux qui attendent le remboursement de la dette. Les politiciens à leur tour ne peuvent rien décider d’eux-mêmes sans se plier de prime abord au diktat de ceux qui tiennent les rênes du pouvoir au Congo-Kinshasa.

Ces quatre cercles concentriques forment au final un cercle vicieux qui détermine toute l’énergie de l’élite au pouvoir à défendre les positions qui vont à l’encontre de la souveraineté nationale et du bien-être du peuple et de sa prospérité. Ils créent un système dans un système et, comme ils en constituent le noyau même, ils sont en position d’insuffler le sang non dans les veines de l’Etat mais dans les artères de l’ennemi pour donner à ce dernier le plus de légitimité de mettre à genoux le destin tout un peuple.

2.    La transhumance de l’élite congolaise via la cooptation par les puissances étrangères

Ce degré d’unité et de coordination des politiques et des intérêts qui règnent dans divers cercles du pouvoir nous renvoie à cette question fondamentale : de qui ou de quoi les animateurs de ces trois cercles sont-ils les dignes représentants ?

Les similitudes d’origine sociale, d’affiliation ethnique et d’instruction ne peuvent suffire à elles seules pour expliquer les affinités psychologiques et sociales des membres de cette élite. Au-delà de leur recrutement et de leur formation universitaire plus homogène, il faut s’appesantir sur les critères qui président à leur admission à ce cercle restreint du pouvoir qui régit le Congo.

Jouir de l’honneur de faire partie de ce cercle de pouvoir, c’est entre autre s’accommoder à la douloureuse évidence selon laquelle le pouvoir qui régit le Congo-Kinshasa ne relève ni de la volonté du peuple ni des décisions héroïques de ses dirigeants mais bien des puissances étrangères qui, depuis la Conférence de Berlin, ont transformé le Congo en una terra nullius, un territoire n’appartenant à personne mais à tout le monde. Au Congo, aucun politicien aucun militaire ni aucun chef d’entreprise ne peut franchir les échelons dans sa carrière sans se plier au préalable à cette logique basique.

Du président de la République au patron des patrons des entreprises congolaises réunies dans la Fédération Entreprises Congolaises (FEC) en passant par le Chef d’état-major des armées congolaises, on attribue la survie physique et carriériste de chaque acteur de cette élite au pouvoir au zèle qu’il y met à travailler pour défendre les intérêts de ceux qui exploitent le Congo. Ils font leur, ce principal code de route, quitte à se faire des enrichissements faciles et l’accumulation des prestiges sociaux, sciemment favorisés par les vrais tenants du pouvoir pour pousser l’élite au pouvoir à tourner le dos au bien-être du peuple au nom duquel ils détiendraient l’effectivité du pouvoir.

Nous pourrons à présent comprendre pourquoi, en l’espace d’un matin, la transhumance des politiciens congolais qui passent de l’opposition à la majorité présidentielle et vice versa parce qu’en réalité c’est blanc bonnet, bonnet blanc. Ils appartiennent tous au même système d’occupation du Congo et ils travaillent jour et nuit à l’œuvre d’asservissement de leur propre peuple. Ils sont conscients d’appartenir au même club d’amis, à une communauté d’intérêts qui leur permet de favoriser la continuité de leurs avantages sociaux.

L’ampleur et le pouvoir immense de leurs amitiés politiques franchissent toutes les démarcations de partis politiques. Les racines de leurs alliances sont tellement profondes que personne parmi eux ne peut vouloir arracher les racines sans en même temps arracher l’arbre sur lequel ils sont tous assis.

Leur prestige s’accumule au niveau de chaque cercle du pouvoir supérieur de manière à ce qu’ils prennent conscience d’être non point des individus avec un rôle fragmentaire mais plutôt « des membres « polyvalents »jouant la partition dictée à partir des sphères supérieures » <fn>Ibid., p. 421</fn>. Ils ont pleine conscience d’êtredes composantes d’une même équipe à laquelle le grand arbitre dicte des ordres d’en haut.

Eux et leurs progénitures se rencontrent partout et se trouvent intimement mêlés soit dans les conseils d’administration des entreprises de l’Etat, soit dans les gouvernements, soit au parlement, soit au sénat ou encore dans les représentations diplomatiques etc. Au final tout le monde finit par rencontrer tout le monde, se définissant tous comme des gens qui comptent et dont le pays ne pourra se passer. Chacun d’eux finit par incorporer à son intégrité, à son honneur et à sa conscience le point de vue, les désirs et les valeurs des autres, tout en éprouvant un sentiment de responsabilité des uns vis-à-vis des autres en se confessant les uns des autres : « Bien entendu, il est des nôtres. »<fn>Ibid., p. 422</fn>

Quelque part ils peuvent afficher des divisions dans leurs discours officiels, mais il faut désormais prendre en compte cette formule « il est des nôtres » très exclusive parce qu’elle intègre un noyau des privilégiés qui obéissent inconditionnellement aux ordres du maitre des céans suivant une discipline interne très stricte et une volonté opiniâtre de se protéger les uns les autres au sein de la communauté des trois cercles, eux-mêmes régis depuis 1997 par un quatrième cercle dit cercle tutsi..

Il va sans dire que cette communauté atypique de l’élite au pouvoir intègre des membres bien au-delà des frontières des nations en guerre comme le Rwanda et la Rd Congo. La fameuse formule « il est des nôtres » peut bien être appliquée par un rwandais sur un congolais ou vice versa. Elle peut bien être attribuée aux congolais en poste au pouvoir par les officines sécrètes des cercles des pouvoirs des pays occidentaux qui ont scellé le sort de ce grand pays au cœur de l’Afrique depuis le 19e siècle. Ils peuvent voltiger çà et là, ils se comprennent, ils se soutiennent, ils défendent les mêmes intérêts qui sont tout sauf ceux du peuple souverain.

Leur mode opératoire consistant à coopter toutes les élites qui sortent du lot pour les inféoder à leur projet de soumission et d’asservissement du peuple congolais et pour le mettre ensuite en condition de permettre les richesses de son sol et de sous-sol hypothéqués à vil prix au bénéfice externe. Avec une pareille élite, point de salut ! Avec elle, point de possibilité de sortir du long tunnel noir parce que leur rôle principal est justement de maintenir le peuple dans l’ignorance de ses droits de vivre une vie décente.

3.    La politique congolaise comme une machine à fabriquer des opposants.

La communauté d’intérêts et des alliances de ces cercles de pouvoir de l’élite congolaise au pouvoir pousse ces derniers à élaborer des stratégies de conquête et de conservation du pouvoir. Parmi elles, il importe d’énumérer celle qui consiste à affaiblir l’opposition soit en la privant des financements de l’Etat pour la rendre vénale et corruptible à souhait, soit en l’empêchant d’accéder aux moyens de communication de masse de l’Etat soit encore en l’infiltrant des taupes qui en réalité œuvrent pour conforter les positions du pouvoir en poste.

La création de ces taupes participe de cette opération consistant justement à la grande fabrique des faux opposants dont j’ai déjà fait état dans une précédente publication <fn>G. NZINGA MAKITU, La fabrique des opposants : cas de Moïse Katumbi et de Vital Kamerhe dans http://www.desc-wondo.org</fn>. J’argumentais avec preuve à l’appui des déclarations contradictoires de ces deux acteurs politiques majeurs de la scène politique congolaise.

Lorsqu’en décembre 2014, Moïse Katumbi sortira avec une grande aura de l’opposant dans sa courageuse dénonciation des deux faux penalties, il va vite se contredire dans la déclaration qu’il fera lui-même de rester membre à part entière du camp de ceux qui se préparent au troisième faux penalty <fn> L’actuel secrétaire du PPRD confirmera cette allégation de Katumbi début septembre dans un meeting à la base du parti lorsqu’il définira M. Katumbi comme bel et bien président fédéral du PPRD/Katanga</fn>. En interprétant la réflexion de Jean-Jacques Wondo : «  les néolibéraux créent Moise, une alternative forcée, d’intérêts contre-nature ou idéologique à Kabila ?<fn> J.-J. WONDO, Moïse Katumbi, l’alternance ou l’alternative à Kabila ? dans http://www.desc-wondo.org</fn>, je suis tenté pour ma part de mettre au compte d’un même système les gesticulations de Joseph Kabila et celles de Moise Katumbi.

D’autre part, aucun analyste sérieux ne peut juger le parcours de l’opposant Vital Kamerhe en dehors de ses thèses consignées et développées dans un livre intitulé  Pourquoi j’ai choisi Joseph Kabila <fn>V. KAMERHE, Pourquoi j’ai choisi Joseph Kabila, Paris, APPR, 2006</fn>. Le maître-mot de ce livre peut se condenser dans cette phrase : « J’ai découvert que Joseph Kabila possède une qualité essentielle : le sens du devoir, l’oubli de soi, la patience, l’humilité, l’abnégation et la sagesse face aux épreuves que la vie lui impose. C’est pour cela que je le considère comme une des meilleures opportunités qui est donnée au pays d’expérimenter ».

Cette « excellence » (sic) de Kabila se serait-elle rendue évanescente trois ans après que Vital Kamerhe se serait décidé de quitter le bateau PPRD pour entrer dans l’opposition? Aurait-elle duré seul l’espace d’un matin ? Cet homme a été un des membres actifs du cercle restreint de Kabila qu’il connait tant dans ses qualités que dans ses côtés ténébreux. Il a été sa principale matière grise pour construire pierre sur pierre les fondations de PPRD actuel. Fort de tout ce qu’il sait sur cet homme, pourquoi refuse-t-il d’écrire un autre livre qui contredirait les thèses du premier pour donner sa part de vérité sur le mystère qui entoure cet homme qui constitue le verrou de la crise congolaise actuelle ?

Nous aurions tort de limiter le stock de fabrique des opposants à ces deux acteurs politiques. En réalité, conformément aux deux premiers points de cette étude, en analysant le fonctionnement interne de trois cercles du pouvoir congolais, elle est plus longue qu’on ne l’imagine, la liste des opposants fabriqués pour le besoin de la cause. Il suffit de relever l’étrange comportement de nos généraux qui sont plus en intelligence avec l’ennemi durant des guerres de défense de l’intégrité territoriale. Il suffit de voir les transactions qui se font dans des zones de guerre entre les opérateurs économiques et la puissance d’occupation militaire. Oui, il suffit d’observer la facilité avec laquelle nos acteurs politiques peuvent aligner, au courant du même mois, deux déclarations diamétralement contradictoires affirmant la participation au dialogue et son contraire. Il suffit de mettre en évidence l’engouement avec lequel ils courent à Washington ou dans d’autres capitales occidentales pour comprendre d’où ce petit monde entend puiser la caution à sa légitimité au pouvoir.

Cette semaine en cours, l’actualité est défrayée par la lettre de sept membres de la Majorité présidentielle adressée au président Joseph Kabila pour dénoncer la stratégie suicidaire de leur famille politique. Parmi les signataires de cette lettre, nous énumérons : Kyungu (Unafec), Kamitatu (ARC), Endundo (PDC) Lutumdula(MSDD), Mwando(Unadef), Yves Mobando (MSR) et Dany Banza(ACO). Les réactions de la hiérarchie ne sont pas faites attendre. Une réunion a été convoquée par l’Autorité morale hier mardi 15 septembre 2015 pour statuer sur cette rébellion du palais et un acte de leur révocation a été signé sur-le-champ.

L’histoire sinusoïdale des acteurs politiques congolais nous appelle à plus de sens critique. D’abord, le trait commun de ces soi-disant frondeurs, c’est que beaucoup parmi eux sont d’anciens transfuges de l’opposition qui, un moment donné et pour des raisons qui sont les leurs, ont pris fait et cause pour le pouvoir en place dont ils ont longtemps critiqué les méthodes dictatoriales. En quittant l’opposition, ils savaient à quoi ils s’engageaient et avec quel type de personne ils entendaient collaborer. Quitter aujourd’hui la barque du PPRD peut ressembler à une triple manœuvre.

La première est celle de quitter le bateau PPRD avant son naufrage complet comme l’avaient fait jadis de nombreux mobutistes à l’approche de l’AFDL. Gérant les affaires de l’Etat sans conviction ni grand idéal pour leur peuple, cette élite est prête à tout moment à changer de bateau dès lors qu’elle constate que ses intérêts sont en danger et qu’elle peut mieux les protéger ou les accroitre en composant avec un autre système prédateur.

La deuxième manœuvre pourrait bien s’avérer une probable première étape posée là par les stratèges de PPRD pour justifier la dissolution prochaine du parlement congolais. Les sept frondeurs comptabilisant 80 députés sur le total de 500 que compte la Chambre Basse congolaise et sur les 251 de la Majorité Présidentielle, la révocation de ces sept ex-alliés ferait perdre automatiquement le pourcentage requis pour constituer une majorité et mettrait derechef le président de la République en demeure de dissoudre le parlement et convoquer les nouvelles élections. Le chaos d’une pareille crise congolaise aura alors atteint son paroxysme. Dans ces conditions, cette dissolution pourra former l’étincelle  qui manquait pour mettre le feu aux poudres de la maison Congo et donner l’opportunité au Rais de décréter l’état d’urgence qui lui donnerait des pouvoirs exceptionnels en dehors de la Constitution. Il pourra se la couler douce via un glissement qui deviendrait semblable à la faillite pure et simple de la démocratie congolaise.

La troisième  manœuvre pourrait consister en une opération dite la fabrique des opposants. Dans ces conditions, le PPRD aurait provoqué sciemment en son sein une crise  qui a débouché sur un semblant de révocation pour donner la caution du statut d’opposant à des politiciens qui en réalité continuent à travailler pour les intérêts et la pérennité du régime au pouvoir. Leur travail consistera à grossir le rang d’une opposition déjà sujette à caution, pour infiltrer ses officines et l’affaiblir de l’intérieur. Nous assistons à un bal des chauves des politiciens congolais et la vigilance doit rester le maître-mot d’ordre.

Les défauts de fabrication de l’élite zaïro-congolaise.

Comme dit plus haut, en 1986 nous avons vécu un événement atypique : les mêmes dirigeants qui chantaient le Djalelo et juraient fidélité inconditionnelle à Mobutu étaient en réalité pusillanimes. A en croire le témoignage du professeur Aundu, « dès la prise de la ville de Goma par l’AFDL, on a constaté l’ébranlement de la légitimité du régime et son déplacement vers un nouveau pôle : de tout bord, des leaders ont pris contact avec la rébellion pour se faire une place dans le futur ordre politique en gestation »<fn>G. AUNDU MATSANZA, L’état au monopole éclaté. Aux origines de la violence en RD Congo, Paris, L’Harmattan, 2012, p. 99</fn>

Des exemples sont légion. Nous savons que le chef d’état-major des FAZ, le général Mahele détenait de la part de Son Excellence monsieur Simpson, l’ambassadeur USA à Kinshasa, une valise satellitaire qui lui permettait de communiquer avec Laurent-Désiré Kabila avec l’option d’une signature de reddition de son armée. Le premier Ministre d’alors, le général Likulia, fut contacté quant à lui par l’ambassadeur de la Grande Bretagne pour un entretien téléphonique avec Kabila pour les modalités de partage du pouvoir.

Dans ce qui était de la société civile et de l’opposition d’alors, le professeur Aundu relève un fait historique de grande importance. Pierre Lumbi, président de la société civile, fut dépêché par ses compères à Goma pour prendre contact avec la rébellion. Il n’est plus revenu à Kinshasa jusqu’à sa prise de pouvoir par la rébellion. De même, l’UDPS a tenté d’établir un contact avec l’AFDL par Justine Kasa Vubu qui a conduit une délégation de ce parti de Bruxelles à Goma.<fn>G. AUNDU MATSANZA, op.cit., p.100</fn> pour prendre langue avec ce pouvoir des rebelles qu’il reniera lorsque lui seront reniés les acquis de la CNS jouant en sa faveur.

Autant de pièces à conviction pour décrire sans ambages le caractère versatile des politiciens zaïro-congolais. Au nom de leurs intérêts personnels et égoïstes et de leur pérennisation, ils sont prêts à tout pour défendre leur position au sein de trois cercles décrits plus haut. Les ennemis du Congo le savent et sont nettement conscients de ce talon d’Achille par lequel ils se savent capables de frapper ce grand pays à tout moment et de n’importe quelle manière.

Ces défauts de fabrication, à savoir : la propension à toute complicité pour conserver le pouvoir ; l’engouement et la complicité pour accroitre ses fortunes et son lucre à n’importe quel prix ; le recrutement des dirigeants congolais dans les réseaux étrangers et leur positionnement périphérique au service des intérêts privés et étrangers affaiblissent à coup sûr les capacités régaliennes de l’Etat congolais, favorisant pour tout dire l’inféodation des structures étatiques congolaises dans la grande configuration du capitalisme néo-libéral.

Sur l’échelle internationale, dans les représentations diplomatiques et dans les assemblées internationales, plus personne ne prend au sérieux les acteurs politiques congolais ainsi que qu’a eu le courage de nous le dire Shanda Tonme : « dans le monde, un congolais ne dit plus rien, ne signifie plus rien en termes d’influence, de respect, de statut. » <fn> S. TONME, La malédiction de l’Afrique noire. De la négritude à la négrocratie, Paris, L’Harmattan, 2011, p. 37</fn>. On a fini par se faire une minable opinion des opérateurs politiques congolais qui dirigent leur pays avec un sens très bas d’irresponsabilité, au gré de leurs humeurs et de leurs intérêts partisans. A cet effet, tout le monde sait que chaque congolais, occupant un poste de commandement, cherche avant tout à s’approprier sa sphère d’activité et à rendre inopérante la cohésion qui se veut la règle de toute institution. Des enclaves de contrainte naissent alors dans la société, échappant au contrôle de l’autorité et à tout lien fonctionnel entre institutions.<fn>G. AUNDU MATSANZA, op.cit., p. 102.</fn>

4.    Le réseau stay behind des loges magico-ésotériques.

En décrivant la ruse comme l’un des trois instruments de l’exercice du pouvoir via la séduction, le mensonge et le secret, Alain Cotta a relevé la dimension de la séduction des organisations de masse par la religion.<fn>A. COTTA,L’exercice du pouvoir, Paris, Fayard, 2001, pp. 134-135.</fn> Et en ce qui concerne l’exercice du pouvoir en Afrique contemporaine, faut-il rappeler qu’il est immense ce pouvoir exercé par les loges magico-ésotériques auxquelles souscrivent la plupart de nos acteurs politiques et qui déterminent directement la gestion des affaires publiques de l’Etat.

Dans une étude récente, j’avais relevé le degré ésotérique atteint par Mobutu et sa clique au pouvoir via la mise en place d’une société secrète dénommée Prima Curia dont toute la spiritualité gravitait autour de la personne du président-Fondateur Mobutu et au nom duquel s’expliqueront plus tard l’enlisement de la démocratie, la déliquescence de l’État congolais et tous les crimes commis sur la vie des congolais pour accroitre le pouvoir du chef de la prima curia. Crimes sur le zaïrois aspirant à plus de liberté. Crimes sur des paisibles citoyens pour des sacrifices humains dont se nourrissaient le plus souvent les membres de cette loge magico-ésotérique pour renforcer leur pouvoir politique.<fn>G. NZINGA MAKITU, L’urgence politique de faire le deuil de Mobutu danshttp://www.nzingagermain.com</fn>

Ceci dit, dans le mobutisme, ce n’est plus le politicien qui doit verser son sang et sa sueur pour la patrie. C’est plutôt le peuple qui doit souffrir et offrir son propre sang aux politiciens qui, à l’instar des sangs-sues, s’en nourriront pour asseoir leur pouvoir et le pérenniser.

Après la mort du gourou à Rabat, la plupart des acteurs politiques congolais se sont arrimés sur la tendance courante en Afrique subsaharienne de croire son pouvoir renforcé et protégé de par son adhésion à des loges ésotériques. Charles Ateba a fait deux publications fort instructives sur cette épineuse problématique pour nous aider à mesurer le lien entre les sacrifices humains et l’exercice du pouvoir politique en Afrique subsaharienne. <fn> A ce propos, lire C. ATEBA EYENE, Le Cameroun sous la dictature des loges, des sectes. Du magico-anal et des réseaux mafieux. De véritables freins contre l’émergence en 20135, Yaoundé, Ed. Saint Paul, 2012 et Id, Crimes rituels, loges, sectes, pouvoirs, drogues et alcools au Cameroun. Les réponses citoyennes et les armes du combat, Yaoundé, Ed. Saint Paul, 2013.</fn>. Mais l’étude qui nous a mis la puce à l’oreille, c’est bien celle de Jérémie Marie <fn> J. MARIE, La franc-maçonnerie ou le totalitarisme humaniste dans http://www.democratie-royale.org</fn> qui a eu l’avantage de mettre un lien entre cette pratique religieuse et le projet du Nouvel Ordre Mondial. Selon lui, l’idéologie néolibérale est la matrice à partir de laquelle il faudra désormais expliquer l’implication très prononcée de ces loges dans l’exercice du pouvoir partout dans le monde.

En lisant une autre étude <fn>La franc-maçonnerie, une secte qui menace les droits des peuples danshttp://www.wikistrike.com</fn>, où l’auteur va plus loin en affirmant que ce sont ces loges ésotériques qui tiennent les commandes de chaque Etat via des connexions inextricables, il devient plus qu’urgent de comprendre la manière par laquelle beaucoup de nos chefs d’Etat africains et de nombreux autres acteurs politiques placés dans chacun de trois cercles du pouvoir sont embrigadés et quasi pris en otage par les puissants réseaux de ces loges qui dépouillent nos dirigeants de toute indépendance d’action et, sous prétexte de la caution à créditer à la protection de leur pouvoir, les contraignent à collaborer avec l’ennemi de leur peuple en levant des lois qui travaillent bien souvent contre la prospérité des peuples dont ils tiennent les rênes. Ils deviennent ni plus ni moins la cinquième colonne de la puissance d’occupation étrangère, une espèce de stay behind, une base-arrière à partir de laquelle les puissants opèrent en toute impunité, détruisant pour des nombreuses générations, le destin des peuples entiers.

5.    Derrière un « collabo », se cache bien souvent une femme

Sans vouloir offenser les femmes qui ne sont pas toutes concernées dans ma présente analyse et qui peuvent se trouver injustement accusées derrière ce portrait, il est de bon droit de souligner deux aspects importants qui nous permettent de dénicher une femme tapie derrière la plupart des membres de l’élite au pouvoir, attrapé en flagrant délit de collaborer avec l’ennemi du peuple congolais. Il suffit pour cela de se rappeler combien «  à des variables près, le sexe et la séduction continuent de se partager le pouvoir sous la contrainte de la loi » <fn> A. COTTA, op.cit., p. 124.</fn>. Comment ?

Primo, avec l’indépendance économique de la femme, il y a eu modification de partage du pouvoir dans le couple, la famille et la société, au détriment bien entendu de la séduction. Le féminin n’est plus que d’apparence comme je le développais dans mon récent ouvrage. En réalité les femmes se servent de leur pouvoir de séduction non plus pour la séduction-passion mais plutôt pour la séduction-ruse.

A titre d’exemple, c’est en instrumentalisant ces méthodes de ruse que le pouvoir de Kinshasa a pu museler l’honorable Eugène Diomi Ndongala, incarcéré depuis trois ans à Makala, sans un procès sérieux parce qu’il s’était fait défenseur acharné de l’imperium acquis par le candidat Etienne Tshisekedi au scrutin présidentiel de 2011. A ce propos, j’avais formulé la théorie de la jeune-fille comme machine de guerre du nouvel ordre mondial.

Au Congo-Kinshasa, en effet, le constat est amer : les femmes possèdent désormais ce pouvoir de faire et de défaire des carrières politiques, ce pouvoir de créer ou d’asphyxier tout politicien congolais qui ose fonctionner en tant qu’électron libre sans allégeance au système en place. Elles sont devenues toutes puissantes parce qu’en contrôlant les affects humains, elles détiennent désormais le biopouvoir susceptible de moléculariser leur emprise sur les zones les plus cachées de l’être humain. En se rendant capables de contrôler nos sentiments et nos émotions, la femme croit tenir par l’infrastructure le mâle congolais. Ce dernier n’est plus seulement prisonnier de la femme. Bien pire, il devient prisonnier en elle.

En second lieu, le regard de cette femme « cuisine » tout et tout le monde. D’où le pouvoir de cette dernière comme artillerie lourde dans un poste avancé dans la stratégie d’attaque, de soumission et d’aveuglement des puissants sur des congolais qui sont hélas plus portés aux jouissances du bas-ventre même au moment où les pans entiers de leur territoire sont arrachés par des armées ennemies et que se profile à l’horizon un glissement électoral qui clouerait au pilori les prescrits de l’article 220 de la Constitution. Dans cette vaste opération de distraction massive qui pousse l’élite au pouvoir à rester évasive et superficielle sur les enjeux de vie ou de mort devant lesquels est placé le peuple congolais, la femme tient la place d’un canon pointé contre toute réflexion pour contraindre tous à une espèce d’abdication à être soi-même et à revendiquer sa liberté et sa souveraineté.

Avec cette classe politique qui, au dire de Milan Kundera<fn> M. KUNDERA, La fête de l’insignifiance, Paris, Gallimard, 2014, 144p.</fn> , puise désormais son sens d’exister dans le nombril des filles, la femme qui travaille comme infanterie de troupes d’occupation en servant d’arme de distraction massive pour éloigner les peuples de toute réflexion, devient l’arme du capitalisme faisant fonction d’étendre son hégémonie à la totalité de la vie sociale. Elle a pu devenir ce pion le plus coriace qui s’est infiltré dans la vie privée de ses proies choisies dans cette partie de l’élite au pouvoir qui ne se soumet pas encore aux fins de lui faire poser des actes qui serviront d’objets de chantage destinés à soumettre de force ceux qui en sont victimes à l’ordre impérial. Jamais le slogan « otumboli ba mama otumboli Mobutu » <fn> A entendre par là en français «  Tu provoques les femmes, tu provoques Mobutu »</fn> n’a été d’une grande actualité dans la mesure où la concomitance de l’action de la femme et celle du tyran se conjuguent à l’unisson.

Dans les autres cas de collaboration, la femme peut servir de motivation profonde aux nombreux « collabos » parce que là où il y a gains et avantages matériels, beaucoup de femmes sont prêtes à forcer leurs maris à collaborer avec l’ennemi quoique violant par là toute valorisation de l’intérêt supérieur de la Nation. Nous assistons aux mêmes scènes de deuxième, troisième ou nième « bureaux » où très peu de la gent féminine sont capables de s’opposer courageusement aux avances de l’élite au pouvoir, au grand dam des valeurs morales et au bénéfice de confort matériel et du prestige que procure un tel positionnement social. Ces politiciens polygames avec plusieurs femmes à leurs trousses, auront incessamment besoin de l’argent et se rendront prêts à tous les coups tordus – dont la trahison de la cause nationale- pour entretenir leur harem.

6.    Vers un New Deal pour revaloriser l’intérêt supérieur de la Nation.

En parcourant toutes les racines qui nourrissent, de leur sève, la propension de l’élite congolaise à pouvoir collaborer avec l’ennemi de leur pays, on en vient à conclure au manque d’un haut idéal de l’élite congolaise pour la valorisation de son pays. Tout le malheur de la crise congolaise et ses corollaires trouvent leur point de chute dans la carence d’un puissant idéal pour un GRAND CONGO dans le chef de ceux qui président à la destinée de ce pays.

Si c’est vrai que c’est par le réel qu’on vit, c’est encore plus vrai que c’est par l’idéal qu’on existe. Les animaux vivent, il est vrai, mais seul l’homme existe avec cette possibilité de modifier en bien ou en mal les conditions de son existence et les cours des événements. Au jour d’aujourd’hui, contrairement à leur élite au pouvoir, beaucoup de congolais ont choisi d’exister et de prendre leur destin en main.

Et pour exister convenablement comme un peuple digne de ce nom, ils ont besoin de constituer une collectivité humaine animée par un rêve commun. Tout ce qui a été fait de grand dans le monde ne l’a-t-il pas été au nom d’espérances exagérées ? Tout comme chaque événement important du monde a été accompagné d’une grande espérance pour pouvoir se réaliser, c’est toujours au nom de cette espérance et/ou de cet idéal que les hommes, en l’occurrence nos pionniers de l’indépendance, ont entrepris des actions d’envergure qui ont abouti à la signature de l’acte de l’indépendance le 30 juin 1960.

C’est au nom d’une grande espérance exagérée d’un Congo nouveau que les chrétiens se sont levés un certain 16 février 1992 pour réclamer à cor et à cri la reprise des travaux de la Conférence Nationale Souveraine (CNS) unilatéralement suspendus par Mobutu et sa clique. C’est encore au nom de l’immense soif d’un Etat de droit que les congolais se sont soulevés le 17, 18 et 19 janvier 2015 derniers en vue d’œuvrer à la bénédiction du destin des générations futures.  

Oui, l’idéal commun pour un Congo nouveau et démocratique est un immense pouvoir qui peut susciter le progrès de la société et transformer mystérieusement le chaos actuel en ordre politique générateur de progrès et de bonheur. Et cet idéal, c’est la défense jusqu’à la dernière goutte de notre sueur et de notre sang, de l’Intérêt Supérieur de la Nation.

Ce dernier se met au-dessus des intérêts personnels, ceux des tribus, ceux des partis politiques pour rendre la nation congolaise unie, belle et prospère. Comment y parvenir sinon par un new deal, un nouveau PACTE REPUBLICAIN des congolaises et des congolais résolus une fois pour toutes de s’unir, cultivateurs comme éleveurs, enseignants comme sportifs, dirigeants comme administrés, hommes et femmes, jeunes et vieux de toutes tribus confondues autour d’un objectif commun, unique et précis qui le portera tout droit à la victoire d’un Etat de droit. Il leur restera de surseoir impérativement à leurs intérêts personnels pour se mobiliser à la promotion de l’intérêt supérieur de la Nation.

Comme jadis au peuple français qui, durant la deuxième guerre mondiale traversait une situation d’occupation semblable à la nôtre présentement, le général de Gaulle nous prodigue à nous aussi ce précieux conseil : « c’est sur quoi il ne faut jamais céder, disait-il, c’est la légitimité, voyez-vous, c’est l’intérêt supérieur de la nation, c’est sa souveraineté. Avant tout, le salut de la Patrie » <fn>A. PEYREFITTE, C’était de Gaulle, tome 1, Paris, Gallimard, 1963</fn>.

Faut-il que ne soit plus jamais trahi l’idéal juste parce qu’on s’aperçoit qu’on ne peut en vivre dans l’immédiat. Des fois les sacrifices consentis pour poursuivre sa réalisation ne produiront du fruit que beaucoup plus tard en faveur des générations futures. Ce qu’il faut, c’est de nouveau mettre en exergue l’idéal très élevé d’un Congo nouveau et libre. Ce qu’il faut pour ce faire, c’est d’avoir une grande longueur de vue, c’est de travailler à long terme en se représentant le plan précis de l’œuvre collective, en concevant les perspectives de cette action, en préparant les étapes de sa lutte et de son avenir en vue d’anticiper sur les stratégies d’avenir.

Cette étude nous a enseigné que durant cinq décennies de l’histoire du Congo, des voyous politiques ont travaillé pour défendre leur ration en lieu et place de leur nation, faisant allégeance avec les forces négatives pour asphyxier tous les efforts de réveil et de libération du peuple congolais. Le Congo pourra fleurir de nouveau si et seulement si le peuple circonscrit avec exactitude le portrait de ses dirigeants et s’il dénonce vigoureusement les réseaux au profit desquels ils travaillent pour mieux les obliger à se reconvertir à la défense de la cause nationale.

Tout congolais a l’obligation de comprendre l’urgence et les enjeux nationaux et internationaux de la crise congolaise et s’aviser que la clé de la victoire est dans nos capacités à dépasser nos intérêts égoïstes pour cheminer ensemble vers le seul objectif qui vaille : l’intérêt supérieur de la Nation congolaise qui nous interpelle jour et nuit!

En guise de réponse à la lâcheté de l’élite au pouvoir, elle et nous autres de la basse classe congolaise, faisons nôtre la pensée de Winston Churchill le 13 mai 1940 devant la Chambre des Communes à Londres : « Vous me demandez quel est notre but ? Je peux vous répondre en un mot : la victoire, la victoire à tout prix, la victoire en dépit de la terreur, la victoire aussi long et dur que soit le chemin qui nous y amène car, sans victoire, il n’y a pas de survie ». Qu’on se le dise !

Germain Nzinga Makitu

 

 


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