Brigadier Likili, héros méconnu de la 2e guerre mondiale !
Qui était Likili ? Cette question pour le moins surprenante pour le commun des Congolais mérité une réponse. Car likili est en lingala désigne un soldat sans grade ou une recrue. La majorité des Congolais n’ont aucune idée sur l’origine de ce mot employé uniquement dans l’armée. En réalité Likili est le nom d’un ancien sous-officier de la Force publique. Ce digne fils du Congo avait le grade de brigadier dans l´armée coloniale. Sa célébrité est en rapport avec ses hauts faits d´armes pendant la seconde guerre mondiale. L’Éthiopie est occupée par les forces italiennes. La Force publique qui est engagé dans la guerre participe dans la campagne d’Éthiopie et libère Assossa, Saïo et Gambela. Le brigadier Likili se fait particulièrement illustré dans la prise de la ville de Gambela. Le 18 janvier 1940, à la tête d’une unité d’artillerie, il s’offre le luxe de capturer des officiers supérieurs de l’armée fasciste italienne. Mais en pleine période coloniale, l’exploit de ce vaillant Congolais qui vaut la chandelle n’est reconnu ni par la Belgique ni par le Congo indépendant. Son nom ne se trouve dans aucun livre d’histoire.
De la Force publique en passant par l’ANC, les FAZ et aujourd’hui les FARDC, Likili en tant que soldat congolais n’est pas connu. Si sa performance a peut-être été occultée à cause de la couleur de sa peau et de ses origines de colonisé africain à une époque où le racisme est une idéologie qui fixe les règles du jeu politique en Occident, pourquoi les historiens congolais continuent-ils de le mettre à l’index ? Jusqu’aujourd’hui, personne ne connait son prénom, le lieu et la date de sa naissance, sa province d’origine, la date de son entrée dans l’armée coloniale, le lieu et l’année de son décès. C’est comme si Likili n’a jamais existé. Oublié par les siens et par l’histoire, il réussit toutefois à laisser son empreinte pour la postérité.
Son nom devenu un vocable à usage strictement militaire a traversé des décades sans que l’on sache sa provenance. Il faut se demander comment ce patronyme s’est imposé jusqu’à nos jours pour désigner toute recrue de l’armée congolaise. Quelle belle revanche pour ce brigadier méconnu dont l’existence et l’exploit historique ont sciemment été effacés. Il faut attendre 68 ans après la guerre pour voir la reconnaissance d’un artiste à son égard. En février 2013, l’artiste-peintre Barly Baruti lui a rendu un bel hommage. Un tableau représentant le héros oublié a en effet été exposé à la maison culturelle flamande Kuumba à Bruxelles.
Samuel Malonga