Vidéo choisie : Corruption au Congo : Les preuves qui accablent le clan Kabila
Nous reprenons une vidéo extraite du journal télévisé de France 24 sur l’acte de bravoure posé dernièrement par un digne petit fils de Patrice Lumumba, Jean-Jacques Lumumba, qui a démissionné de BGFI Bank en RDC, pour dénoncer les pratiques généralisées de corruption perpétrées par les proches du chef de l’Etat congolais, Joseph Kabila.
Cet acte a été décrit par Colette Beackman dans le journal belge le Soir, à travers son article repris sur le lien ci-dessous :
Par son courage, le petit fils de Patrice Lumumba vient par ailleurs de confondre tous les pseudo-lumumbistes, qui ont cautionné et qui continuent à cautionner lâchement le régime sanguinaire de Joseph Kabila. Nous pensons particulièrement au fameux « patriarche », Antoine Gizenga, dont le mandat à la primature de la RDC n’aura consisté qu’à assurer ses vieux jours et à positionner politiquement les membres de sa famille, et à Lambert Mende, porte parole d’un régime dont les congolais garderont longtemps un mauvais souvenir.
Messager
"Exclusif : Jean-Jacques Lumumba, ex-employé d’une banque proche de la famille Kabila, dénonce des pratiques de corruption dans l’entourage du président. Il a confié au « Soir » de nombreux documents compromettants.
La perspective d’un report des élections inquiète et révolte beaucoup de jeunes Congolais. D’ici la fin décembre, les manifestations risquent de se multiplier. A l’intérieur du système aussi, de jeunes diplômés sont témoins d’irrégularités, en particulier au sein de la Commission électorale indépendante (Ceni) qui assure ne pas avoir les moyens d’organiser en temps voulu les élections promises.
Jean-Jacques Lumumba, chef du département des engagements à la BGFI, une banque de Kinshasa proche de la famille Kabila, au lieu de couvrir des opérations douteuses, a préféré claquer la porte. Il s’est présenté à la rédaction du Soir chargé de lourds dossiers, impliquant la banque BGFI, dont le directeur n’est autre qu’un ami d’enfance du chef de l’Etat."
Colette Breackman
Tripatouillage des comptes de la CENI: Nangaa interpellé !
Révélée en fin de semaine dernière par le quotidien belge Le Soir, l’affaire des comptes de la CENI (Commission Electorale Nationale Indépendante) logés à la BGFI et mouvementés, selon le même journal, de manière opaque, fait grand bruit dans les milieux politiques et financiers tant congolais qu’étrangers. Cet intérêt s’explique non seulement parce que cette institution d’appui à la démocratie crie famine depuis février 2015, date de la publication de son calendrier électoral global, mais aussi par le fait que le manque de financement du processus électoral est à la base du « glissement » et de la crise politique que connaît la République Démocratique du Congo.
Selon « Le Soir », pendant que la CENI prétextait la disette pour justifier son incapacité de lancer les opérations préélectorales en temps opportun (commandes et achats des kits électoraux, déploiement des kits électoraux sur le terrain, enrôlement des électeurs), il y avait de l’argent frais dans un de ses comptes ouverts à la FGFI. Le quotidien belge soutient qu’entre janvier et avril 2016, le gouvernement congolais aurait effectué six versements dans l’un des deux comptes de la centrale électorale congolaise, à hauteur de 55 millions de dollars américains. L’unique retrait imputé à la CENI serait de l’ordre d’environ 900.000 dollars, ce qui lui laissait un matelas de réserve d’un peu plus de 54 millions de dollars.
« Le Soir » signale entre autres anomalies le fait que le second compte ouvert à la FGFI serait resté sans le moindre franc au moment où la CENI s’empressait d’ouvrir un troisième pour y loger un prêt d’environ 25 millions de dollars américains sollicité auprès de la même banque.
La question concernant la souscription d’un emprunt de 25 millions de dollars américains au sein d’une institution financière où la CENI détient un compte où dorment 54 millions de dollars et un second en totale hibernation reste sans réponse.
Mais autre fait curieux, c’est le risque que prend la FGFI d’octroyer à une cliente un crédit de l’ordre de 25 millions de dollars alors que ses fonds propres sont plafonnés à 36 millions Usd. Au regard de la réglementation en vigueur, une banque ne peut pas donner en prêts des montant supérieurs à 25% de ses avoirs. Entre-temps, on assiste à un rythme endiablé des retraits de fonds dans ce nouveau compte entre mai et septembre 2016, soit un total de 7,5 millions de dollars, moyennant sans doute intérêts et commissions. En tout, la BGFI aurait pris, à cette date, près de 3 millions de dollars d’intérêts.
A en croire des informations en possession du quotidien Le Soir, ces retraits de fonds seraient opérés par des personnes extérieures à la CENI. Ce qui ne fait que croître des soupçons de tripatouillages des comptes de cette institution d’appui à la démocratie.
Le dossier publié par le quotidien belge parait tellement bien ficelé qu’il appelle, de la part des gestionnaires de la CENI, et son président Corneille Nangaa en tête, un éclairage suffisant pour apaiser l’opinion interne en République Démocratique du Congo, où beaucoup de gens continuent de croire à la mauvaise foi du gouvernement et du « pouvoir organisateur » des élections dans le « glissement » de calendrier électoral.
Des millions de filles et fils de la RDC veulent savoir si les comptes évoqués par Le Soir existent réellement à la FGFI et s’ils étaient effectivement approvisionnés par l’équipe du Premier ministre Matata. Dans la négative, il devrait dire à la collectivité nationale d’où le quotidien Le Soir a été puiser des chiffres aussi sensibles et comment a-t-il pu coller des noms des personnages réels aux actes de retrait de fonds.
Dans l’affirmative, Corneille Nangaa devrait expliquer pourquoi la CENI n’avait pas pu lancer les opérations préélectorales en fonction des contraintes constitutionnelles des élections présidentielle, législatives nationales et provinciales. Dans la situation présente de grave impasse politique, le patron de la centrale électorale congolaise doit rassurer des millions de compatriotes convaincus que la volonté politique d’organiser les élections en temps réel a largement fait défaut à la CENI et à son principal bailleur de fonds, à savoir le gouvernement. C’est son image qui est terriblement écornée car fichée comme une structure qui n’a rien fait pour éviter la prolongation controversée du second et dernier mandat du Chef de l’Etat actuellement en fonctions. Le sentiment général d’un complot planifié contre la République et la démocratie tend à se cristalliser dans la mémoire collective au vu des informations du genre de celles relatives à la mégestion présumée des fonds électoraux.
Kimp