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Code-mixing 3: A Luta continua

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Code-mixing 3: A Luta continua

 

Est-ce que les gens font du code-mixing pour montrer qu’ils sont bilingues ? Le code-mixing et le code-switching ont intéressé beaucoup de sociolinguistes, et la plupart d’entre eux ont inclus dans leurs études des enquêtes essayant de déterminer des raisons pour passer d’un code à l’autre ou de mélanger les codes. Beaucoup de raisons ont été repérées, et montrer qu’on est bilingue est une de ces raisons. Nous allons nous intéresser à deux autres raisons. Dans Code-mixing 1, j’ai dit qu’un francophone pourrait commencer à apprendre le lingala à partir de la chanson Tantine. Je ne sais pas si c’est vrai, mais cela présuppose une fonction pédagogique. J’ai vu du code-mixing et du code-switching très habilement à l’œuvre de la part d’une de mes professeurs d’afrikaans. Elle racontait des histoires en passant de l’afrikaans à l’anglais d’une manière qui ne pouvait être que très bien planifiée. Voilà aussi pourquoi il y a des textes où le code-mixing est une véritable leçon où l’on donne d’abord un synonyme du mot dans la même langue (comme dans le journal en français facile), puis on passe à le traduire : bala-bala nzela bala-bala chemin bala-bala la rue. Dans une autre strophe, Rochereau enchaîne bala-bala avenue. Il aurait pu ajouter bala-bala boulevard, mais je ne crois pas qu’il aurait aussi dit bala-bala sentier. La fonction pédagogique.

 

L’autre fonction, c’est le fait que certains mots et expressions, même si on peut les traduire, ne s’expriment mieux que dans une langue et non dans une autre. Par exemple, le mot « mineur » est utilisé dans Silikani : Na dix-sept ans nazali naino mineur mbula ekoya ozonga ee. Essayons de traduire : Na mbula zomi na sambo oyo nazali na yango nakokisi naino bambula te. Imaginez ça comme un vers de Silikani. Ou encore dans cette chanson de Pamelo Mounk’a qui dit :

 

Vive la vie iii Vive la vie iii

Na vingt ans na ngai balobi nazali naino mineur

Kasi ngonga ebeti na kati ya motema a

Namoni lokola nabandi kolinga a

Nabandi kolinga

Aleluia a

 

 

(La chanson Alleluia de Pamelo Mounk’a)

 

Finalement, il y a cette chanson de Sam Mangwana intitulée Soweto où, à la fin, on traduit « A luta continua » en anglais : « The struggle continues », avant de le dire comme il faut en portugais. Mais, en Namibie et en Afrique du Sud, pendant un meeting populaire de la SWAPO et de l’ANC, surtout de leurs groupes de syndicalistes, on dit tout en anglais sauf le slogan « A Luta Continua » qui demeure en portugais, qui est sa patrie mozambicaine et angolaise.

 

PEDRO


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