.
Tshombe expulse les Brazzavillois
L’actualité africaine en ce mois d’août 1964 est dominée par la première grande crise entre les deux Congo dont les capitales sont les plus rapprochées du monde. Pareille chose n’est jamais arrivée lorsque les deux États étaient encore des colonies. Un peu plus d’un mois seulement après son installation à la primature, Tshombe prend une décision grave aux conséquences fâcheuses. Il refoule tous les ressortissants congolais de Brazzaville ainsi que ceux du Burundi. Vu le nombre de la communauté burundaise, leur expulsion ne fait pas grand bruit. Le journal suisse Feuille d’Avis du Valais en fait écho dans son édition du jeudi 24 août 1964.
Pourquoi en est-on arrivé là ? Moïse Tshombe qui est un anti-communiste viscéral ne s’entend pas bien avec le président Massamba-Débat. Il a aussi vu d’un très mauvais l’éloignement du pouvoir de son vieil ami Fulbert Youlou qu’il a reçu à Lubumbashi lorsqu’était président de l’État du Katanga.
Pendant plusieurs années, les deux capitales ne se parlent vraiment pas. Comme le chien et le chat, les chefs d’État des deux pays qui portent pourtant le même nom n’arrivent pas à s’attendre. Agacé par ces incessantes querelles politiques, Luambo leur donne un conseil gratuit dans sa composition Congo mibale. L’artiste rappelle aux hommes politiques les rapports sociaux, culturels et familiaux qui unissent nos peuples. A la sortie de cette chanson en 1969, Marien Ngouabi est au pouvoir à Brazzaville. Sa relation avec Mobutu est exécrable.
Samuel Malonga
.