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Il s’appelait Wally Ngonda

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Il s’appelait Wally Ngonda

 

De son vrai nom Mbila Dilumona, Wally Ngonda voit le jour à Kinshasa en 1959. Il s’intéresse très tôt à la musique. Alors qu’il est encore ado, il accompagne ses aînés du quartier aux répétitions de l’orchestre  Mozaïf. Celles-ci ont lieu sur la rue Kimpoko au quartier 5 à Ndjili chez Albert Maketo dit Général Makezon, l’un des fondateurs du groupe. Sans pour autant être membre de cet ensemble, l’occasion lui est donnée de jouer à la  batterie pour couvrir le drummer lorsque celui-ci est en retard. Wally Ngonda poursuit son bonhomme de chemin dans la chorale de la CADZ au quartier 3 à Ndjili. Ensuite, il intègre le groupe musical d’une église de réveil dénommée A.C.A. Parallèlement à la chanson chrétienne, il pratique les arts martiaux au karaté club Tshiwara. Lentement mais sûrement, il gravit tous les échelons jusqu’à devenir lui-même ceinture noire et maître. Cet aspect sportif de la vie de maître Wally Ngonda passe quasiment inaperçu au détriment de sa prestance artistique qui l’a propulsé au devant de la scène musicale nationale. La passion pour la musique étant trop forte, il abandonne définitivement le karaté pour s’adonner entièrement à la chanson.

 

Parcours musical.

 

Wally Ngonda débute sa carrière professionnelle vers 1980 comme chanteur aux côtés de Djo Poster dans l’orchestre Regna Son de Ndjili dont le style avoisinait celui de Zaïko Langa-Langa. Plus tard, on le retrouve dans Stukas sous la direction de Lomingo Alida, Lita Bembo étant en Europe. Puis, il quitte l’orchestre cher à Kolo Kwanga pour rejoindre Victoria Principal de Bipoli pour atterrir plus tard dans Victoria Eleison de Kester Emeneya. Mais c’est dans Anti Choc de Bozi Boziana qu’il rejoint en 1987 qu’il se révèlera au grand public à la fois comme vocaliste, interprète, compositeur, danseur et animateur. Dans le groupe cher au Grand-Père de la musique congolaise moderne, il va connaître comme jamais auparavant ses heures de gloire. Il forme une attaque de choc avec Bozi, Fifi Mofudé, Koffi Alibaba, Déesse Mukangi et Joly Detta. Son talent éclate au grand jour. Il confirme sa classe et se crée une petite légende autour de sa personne. Sa participation au succès du groupe est sans conteste. C’est dans Anti Choc que Wally compose sa toute première chanson : "Département S", une vraie merveille. D’autres titres suivront aussi mémorables les uns que les autres : "Mauvais calcul", "Grâce à Dieu", "Fleur d’amour", "Réalité", "Déception". Il fait aussi montre de fair play. C’est lui le compositeur de  "Kenzo", mais c’est Déesse Mukangi qui la chante presque du début à la fin. Incontournable, Wally  prête sa voix dans les grands hits du groupe notamment "Doukouré", "Patricia Mundélé", "Wakamba", "Lubuaku", "Parmi les roses" et tant d’autres.

 

Carrière solo

 

Vers 1993, l’orchestre Anti  Choc est en France. Plusieurs musiciens dont Wally en profitent pour fausser compagnie à Bozi. Il s’installe alors à Paris. Dans la ville-lumière, il ne reste pas les bras croisés. Il crée le groupe Chic Choc. Avec le concours du chanteur Jarrys Fimbo et du soliste Dodoly, il sort "Tolence"  en 1994. Ce premier album solo comprend six titres dont une reprise. En 1995, Wally s’installe à Liège où il retrouve certains copains sociétaires de l’orchestre Welami qui aussitôt quittent leur groupe pour le rejoindre dans sa nouvelle aventure. Avec son ami d’enfance Americano Seto Le Grand et Mito Coin, il fonde Chic Choc Rénové. Mifune Kiabelva en est le président et le support financier. Le nouvel orchestre reçoit le renfort des anciens d’Anti Choc installés en Belgique entre autre Kidima Dodoly dit Machine à Coudre et Alexis Anzulino (solo), le fils de Makala Ngunza  connu sous le nom de Bangala Manglo (basse), Védos alias Monsieur Propre (drum) et Kalume (chant). On n’y retrouve aussi des nouvelles recrues comme Dierto (tumba), Américano Seto Le Grand, De Gaulle et Mito Coin (chant) sans oublier Albert Maketo Mbumba alias Général Makezon (guitare rythmique et basse), un ancien de Mozaïf. Chic Choc Rénové livre de nombreux concerts. Mais Wally ressent la nostalgie et la chaleur ambiante du Congo. La ville où il est né le manque terriblement. Il veut bien rentrer à Kinshasa mais avec l’intention d’intégrer Zaïko Langa-Langa une fois sur place. Il se rend à Paris pour intéresser Nyoka Longo à ce projet qui lui tient à cœur. Les deux artistes se parlent et se donnent rendez-vous au pays pour  les ultimes concertations afin de finaliser son insertion dans le groupe mytique. Satisfait, Wally regagne Liège pour la finition de l’album "Mody". Il sera enregistré au studio Diane au 18e arrondissement de Paris non loin du métro Marcadet-Poissonniers. Le titre phare de cet opus est dédié au frère cadet de son ami Charly Kimpuanza. Il chante cette sensuelle mélodie baignée de mélancolie en duo avec Sam Mangwana. L’album "Mody" est sponsorisé par Gas, beau-fils de l’Oncle Yorgho et ex époux de Mamy Luambo.

 

Décès             

Après la sortie de son CD, le chanteur fait ses bagages pour Kinshasa où il réintègre Anti Choc. Mais peu de temps seulement après son retour, Wally Ngonda meurt. Lui qui pouvait facilement passer du rythme saccadé à la rumba laisse pour la postérité des œuvres d’une grande qualité artistique et deux albums solo : Tolence et Mody.

 

Remerciements

Nous remercions vivement Albert Maketo Mbumba dit Général Makezon et Americano Seto Le Grand qui ont connu Wally Ngonda de près. Ils nous ont fourni des informations importantes sur le parcours du chanteur. Sans leur apport, ce texte aurait sûrement été tronqué. Qu’ils veuillent trouver ici l’expression de toute notre gratitude.

 

Samuel Malonga

L’œuvre de Wally Ngonda

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