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RAPPORT ENTRE LE RYTHME DE STUKAS ET LE FOLKLORE NATIONAL.

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RAPPORT ENTRE LE RYTHME DE STUKAS ET LE FOLKLORE NATIONAL.

 

A moins que lui-même Lita Bembo nous contredise ,je suis d’accord sur le constat de notre frère SALAMINANGA que :”Lita Bembo et le Stukas sont restés dans le folklore authentique”...

Mon constat est que Lita Bembo et Le Stukas se sont inspirés du folkloque et plus précisement le folklore Mongo.Tout en ajoutant que Le Rythme Stukas n’est ni Le Rumba (Ecole African Jazz) ,ni Le Odemba (Ecole OK JAZZ).Peut-être que certains ne  seront pas d’accord avec moi...

 

S’il faut parcourir les chansons de La décennie 70 de Stukas on verra que : c’est un rythme tout à fait à part en rapport avec toutes les Ecoles de musique qu’on cite aujourd’hui.Ceci est dû au fait qu’on a oublié LE FOLKLORE NATIONAL comme si ça ne faisait  pas partie de notre musique. On parle seulement de Rumba, de Odemba de La 3º et 4º Ecoles ,j’ai l’impression que Le folklore National n’est pas compté alors qu'à mon avis ,c’est ça qui devait occupait la première place ,même si ça n’a pas beaucoup de succès vis à vis de La Musique moderne. C’est ça du moins qui nous est authentique.

 

Les caractéristiques du Rythme Stukas a des similitudes avec Le Folklore National.

-Voici quelques caractéristiques du Rythme folklorique National:

1-LA PARTIE VOCALE:

La Musique folklorique n’a pas besoin d’un chœur  ,donc classer les voix de La manière d’une chorale. Tout Le monde chante pêle- mêle. Sans se soucier que telle ou telle voix n’est à pas à sa place. Il n’y a pas beaucoup des Palores . Parfois on répète la même phrase (strophe) du début à La fin, sous Le rythme de musique ,tout en dansant.

2-LA PARTIE INSTRUMENTALE:

Il n’y a pas dans le folklore cette Musique de notes ,le Solfège bien arrangé et de combinaison des plusieurs intruments. On n’a pas de souci de plusieurs instruments. Mais quelques instruments traditionnels spécifiques suffisent pour tout démarrer. Et dans les villages parfois Les Tam-Tam seuls bien rythmés suffisent pour animer La fête.

3-LA DANSE:

Dans le Folklore , dès que les Instruments commencent, le chant aussitôt accompagne ,et la danse commence déjà. On attend pas à la fin pour danser. Dès qu’on commence ,on danse déjá puisque la musique est envoûtante du début à la fin.La joie est immense ,alors on chante ,on crie on danse.

4-LE SPECTACLE:

La danse est accompagnée du spectacle ,Il y a des jeux , des démonstrations: tels que ,un danse avec un Serpent ,un  autre danse au feu, un  autre se met le couteau dans Le ventre...Et Le peuple est attiré par ces spectacles....Ces spectacles font La joie du peuple.

 

-Voici quelques caractéristiques semblables du Rythme de L’Orchestre STUKAS BOYS de Lita Bembo:

1-LA PARTIE VOCALE:

En  écoutant la Musique de Stukas de ses débuts ,Il n’avait pas besoin d’un chœur  bien raffiné comme une chorale (donc avec  plusieurs chanteurs) ,soit des longues chansons melodieuses de charme comme chez les autres comme par exemple: Bakuba,Zaiko ,Bella Bella . Lipua Lipua ...etc Non !!!

Alors que Lita Bembo est un Arrangeur  professionnel de son. C’est ce qu’il fait aujourd’hui. Donc il pouvait le faire ,mais il était dans le bain d'une inspiration folklorique authentique (peut être sans le savoir lui-même)

-C’est ainsi que même les petits enfants de l’époque pouvaient chanter les chants de Stukas:

Comme par exemple ,dans le chant  “ODEYO”:

ELOUER LOKUMU SECRETAIRE YA BANA ODEYO AYE ,BUTU NA MOYI TOKOTUNA YO KAKA STUKAS AYE .AYI OLELA .........) avec 2 autres strophes La chanson va terminer pour passer à l’action (l’animation et La danse). Ça c’est Le rythme Stukas ,peu de Paroles ,beaucoup de danses et spectacles.

2-LA PARTIE INSTRUMENTALE:

Stukas n’avait pas beaucoup des instruments: Les 3 Guitares (Solo, accompagnement, Basse) avec Le Drum suffisaient  à  Stukas Boys de bouger la Télévision Congolaise du temps, Le Stade ou La Fikin...etc. C’est ainsi que Le Soliste Samunga prenait La commande  : “ATTAQUEZ ATTAQUEZ SAMUNGA....”Alors l’accompagnement  entre dans l’affolement et les autres (Basse et Drum) maintiennent le Rythme. C’est comme au village  ,2 Tam TAM seulement ,bien rythmés peuvent avec des marracás affoler tout Le village. Alors vous verrez Lomingo Alida  tenant  Le Marracas (KINSANSI) à La main ,pendant que Lita Bembo met Le sifflet à La bouche.

Ça c’est Le rythme Stukas , peu d’instruments ,mais bien rythmés  ,et  beaucoup d’affolement comme au village. Alors que les autres orchestres avaient aussi des :Tam Tam ,Saxophones ,Trompettes, Lokole...etc.

 3-LA DANSE:

Comme dans Le Folklore ,dès que les Instruments commencent, le chant aussitôt accompagne ,et la danse commence déjà. On attend pas à La fin pour danser. Le rythme Stukas était envoûtant  du début à la fin. La joie étant  immense ,on entendra Lita Bembo dire :”NAZALI KOBINA LOKOLA NIOKA” .(JE DANSE COMME UM SERPENT). Alors comme dans Le folklore Lita Bembo qui danse aux hanches, bougeant Le dos  comme au village.

Remarquez aussi que ,La gloire de  Stukas Boys commença par La DANSE EKONDA qui fit rage à Kinshasa ,à l’epoque de La danse Cavacha de Zaiko Langa Langa , à l’époque de Evoloko, Shungu,Mavuela...etc. Alors que La danse Ekonda  était une danse folklorique chez les Mongo. Et Lita Bembo qui crie :” EKONDA EKONDA SACADE”.

Et certains chants n’avaient pas beaucoup des Paroles ,tel que :-(“MAM’OYALA NTINA OYA LOBI OOO MAMA OYAL’ANTIMA OYA LOBI OO YALA) avec quelques solos entonnés par Lita Bembo ,La Chanson termine et on entre à La danse (E E TOBINA TOBINA EE DANSE EKONDA.. E E TOBINA TOBINA EE DANSE EKONDA.)

La danse du début à La fin ,des Cris...comme dans Le folklore ,c’est ça le rythme de Stukas Boys.

 

 

RAPPORT ENTRE LE RYTHME DE STUKAS ET LE FOLKLORE NATIONAL.

Roga Roga et Extra-Musica sur la route de l’Olympia

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           Roga Roga et  Extra-Musica

         Sur la route de l’Olympia

L’espace mythique de l’Olympia de Paris n’aura bientôt plus de secret pour Roga Roga et son orchestre Extra-Musica.

 

Après une carte blanche accordée à son dernier opus « Contentieux » et le succès sans partage remporté ces dernières années au Congo et en Afrique, pour la qualité de sa production musicale et la beauté de ses spectacles. Extra-Musica sous la houlette de son chef Roga Roga se présentera en force le vendredi 08 Mai 2015 pour la première prestation à l’Olympia de Paris.

Du foyer congolais et africain, à la grande salle parisien de l’Olympia, Extra-Musica semble bien décidé à explorer avec ses nombreux invités, les moindres recoins de la prestigieuse institution.

Il montrera l’exemple le 08 Mai 2015, à partir de 21 h 00 avec un court spectacle d’ouverture, spécialement imaginé pour l’évènement et joué par les complices de sa génération,  de la RDC et de la Côte d’Ivoire, pour donner le ton de deux heures trente sans doute riches en découvertes.

Toutes les contributions financières sont les bienvenues.

La fête de la musique de Roga Roga à L’Olympia est piloté par  Ibrok’s Production et Cyriaque Bassoka Productions qui se mobilisent pour la circonstance. Cette manifestation devrait surtout permettre de faire le plein des contributions des personnes de bonne volonté, pour faire face immédiatement à la location de la salle, à la production électro, sons et lumières.

Enfin, parmi la multitude d’invités, la salle de l’Olympia, forte de ses 2500 places devrait tirer son épingle de jeu. La programmation a été confiée à des techniciens aguerris qui guettent toute l’année les nouveaux talents africains en bonne position entre la rumba-rock congolais et le coupé-décalé ivoirien.

Clément Ossinondé

Contact : Cyriaque Bassoka Productions : 15 avenue Léon Blum 91100 – Corbeil-Essonnes – France Tél : +33 680523166/ +33630894571 Mail cyriaquebassoka@hotmail.com

Roga Roga

Roga Roga

Qui peut identifier la chanson au titre erroné?

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Qui peut identifier la chanson au titre erroné?

 

Notre ami Yandundu nous envoie une chanson faussement titré « Louise aboyi  frigo » , de Vicky et l’OK-Jazz.

A cet égard il joint un extrait de la chanson Louise Aboyi frigo afin d’éviter toute équivoque.

Qui peut identifier cette chanson au titre erroné?

P.S. Les cas de titrage erroné  deviennent de plus généralisés. Nous risquons de nous retrouver au bout d’une période relativement proche avec  un répertoire  de la musique congolaise tronqué. Les services publics qui disposent des moyens conséquents devraient s’investir en numérisant toutes les anciennes chansons. 

Messager

Compléments d’informations sur Benz Bozi -Boziana

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Compléments d’informations sur Benz Bozi -Boziana

Référence :http://www.mbokamosika.com/article-grand-pere-bozi-boziana-et-l-anti-choc-67115678.html

Bozi-Boziana, le Grand-Père, de son nom de famille Ngambomi Mbenzu prénommé Jean Bosco est originaire de Bolobo. Il est de la tribu Banunu ou Banunu-bobangi. Certaines de ses chansons comme" Masumu akeyi" dediée à son défunt père et dans plusieurs autres comme SISINA, Likingo li bayembi (la chÅ“ur des chantres), etc contiennent des extraits qu'il chante en langue bobangi qu'il manie souvent un peu maladroitement comme tout bon kinois.

Mais, il est fier d'appartenir à sa tribu qu'il exalte par des morceaux des paroles en langue bobangi, sa langue maternelle. Dans Sisina, il évoque entre autres ses souvenirs d'enfance, la nostalgie de son pays d'origine, le Pays des Bobangi, il implore le secours de ses ancêtres et invite ses frères banunu et tous les autres habitants de Bolobo, Lukolela, Bongende, Ntsangasi, Makotimpoko, etc...à lui prêter mains fortes, à s'unir à lui.

Récemment encore dans sa générique (7ème ¨ chanson) de l''excellent album FIKO FIKO FIO, il exhibe le folklore de Banunu-bobangi "Elelo embe mompala niekese".
Bozi n'est pas l'unique artiste congolais de renom issu de cette petite tribu habitant la région de Bolobo et qu'on appelle abusivement les "bolobo", il  y a des précurseurs comme messieurs Ngombe alias MaîtreTorreau et l'illustre maiîre LIYOLO Alfred. Des grands joueurs qui ont fait le renom des LEOPARDS comme LOBILO, MANGE, BOBUTAKA BOBO, etc sont également de cette tribu.


Les Banunu sont frères aux Moyi et Likuba du Congo-Brazzaville, ils sont tous des Bobangi et parlent la même langue et gardent des liens de parenté jusqu'aujourd'hui. Ebale ya Kongo ezali lopango te, ezali nde nzela (a dit Simaro).
La langue Bobangi est l'ancêtre du Lingala lors des échanges commerciaux entre les Bobangi trafiquants d'ivoire avant l'heure coloniale et les tribus du nord de l'Equateur (les ngombe, les mbanza et les mbunza). Plus de 60% des mots bobangi composent le vrai lingala.


Pour la petite histoire. QUE BOZI SOIT HONORE DE TOUS, IL LE MERITE, son comportement est celui des hommes de sa tribu. Un exemple à suivre.

Sandos

Compléments d’informations sur Benz Bozi -Boziana

MBOKAMOSIKA RETROUVE SA VISIBILITÉ !

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MBOKAMOSIKA RETROUVE SA VISIBILITÉ ! Depuis le mois de février 2015, « mbokamosika » était devenu invisible sur le net, inaccessible au public pour des raisons largement expliquées aux donateurs, c’est-à-dire, par manque de soutiens appropriés pour le...

La silhouette de P.Lumumba au concours musical de 1956, remporté par Andrade

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La silhouette de P.Lumumba au concours musical de 1956, remporté par Andrade Vansendé. Référence : http://www.mbokamosika.com/article-andrade-confirme-le-passage-de-simaro-madiata-r-brainck-ds-micra-jazz-117435754.html « Les traces de Patrice Lumumba...

« Kisasa nayaki », par Kwamy et l’orch. Révolution.

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« Kisasa nayaki », par Kwamy et l’orch. Révolution. « Kisasa nayaki » est une œuvre de Kwamy , réalisée en 1967 au sein de l’orchestre Révolution dont les membres étaient des dissidents de l’OK-Jazz. Nous l’avions déjà diffusée sur notre site sous la...

PROVERBE DU JOUR : «ON NE TAMISE PAS POUR UN SOT »

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PROVERBE DU JOUR : «ON NE  TAMISE PAS POUR UN SOT »

« Bayungulaka makala po na zoba te »

Traduction « On ne tamise pas du charbon pour un sot »

Dans nos sociétés africaines, plusieurs denrées alimentaires (Maïs, manioc, ignames, feuilles de manioc……) sont d’abord pilées avant d’être cuites. Cette tâche est souvent accomplie avec beaucoup de maîtrise par les femmes. Lorsque les unes pilent, les autres tamisent, comme le démontrent la photo choisie à ce sujet.

Mais, il arrive que dans un village, un « sot », disons un « fou », se mette à piler du charbon ou de la braise en lieu et place des denrées alimentaires. Dans ce cas, les personnes normales lui en interdisent en lui rappelant qu’on ne pilent  jamais du charbon, mais des denrées alimentaires .

Jamais un homme censé ne se mettrait à tamiser pour un sot en train de piler du charbon. D’où ce proverbe africain , « On ne tamise pas du charbon pour un sot ».

Or, c’est ainsi que se comportent beaucoup de personnes actuellement en Afrique et dans la diaspora en encourageant tous les dirigeants qui ont perdu la raison en cherchant à s’éterniser  au pouvoir. Tous ceux (y compris dans la diaspora) qui cautionnent tout subterfuge (référendums, dialogues, concertations….)  tendant à maintenir au pouvoir les présidents en fin de mandats sont en train de tamiser pour ces dictateurs sanguinaires.

 

Messager


3 officiers portugais s'étaient réfugiés en Belgique en 1970.

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 Ayant refusé de combattre en Afrique, trois officiers portugais s'étaient réfugiés en Belgique en 1970.

Un article du journal Progrès du mercredi 23 décembre 1970 dont les copies ci-dessus nous apprend un fait historique en rapport avec les luttes armées en Angola, en Guinée-Bisau et au Mozambique.

En effet, selon cet article, trois lieutenants portugais, à savoir Albino Costa, Vidal Bray, et un autre dont le nom devient illisible ayant refusé de partir combattre en Afrique avaient déserté en 1970 et attendaient en Belgique l’octroi du statut de réfugié politique. Sept autres lieutenants portugais également déserteurs avaient trouvé refuge en Suède.

Invités par le Cercle du libre examen de l’Université de Bruxelles, les trois officiers précités avaient exposé le 22 décembre 1970 les raisons de leur désertion. Ils avaient raconté qu’en guise de protestation contre le rôle joué par l’armée à la fois au Portugal et en Afrique, ils avaient présenté leur démission de l’académie militaire. Ils furent condamnés à payer une amende de 35.000 escudos, puis rappelés pour faire leur service en tant qu’officiers du contingent.

Envoyés dans des casernes différentes, ils menèrent clandestinement une action de propagande contre la guerre en Afrique. Une enquête pour action subversive au sien des forces armées ayant été ouverte contre eux, ils décidèrent de déserter. Par ailleurs, les trois officiers avaient également déclaré que le caractère « mercenaire » du corps des officiers de l’Armée portugaise s’accentuait et que les candidats à la carrière militaire se faisaient de plus en plus rares.

Pour inciter les Portugais à aller faire la guerre en Guinnée-Bisau, en Angola et au Mozambique, les autorités utilisaient également l’ « action psychologique ». Ce travail, avaient-ils déclaré, était facilité par la complicité de la hiérarchie catholique portugaise, présente à chaque départ de troupes pour les colonies.

Extrait du journal Progrès du 23 décembre 1970 par Messager

 

Les copies de la coupure de l'article du journal Le Progrès

 

 

 

 

 

De la Propension de l’élite congolaise à « collaborer » avec l’ennemi de son pays

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Notre site reprend cet article de Germain Nzinga transmis par notre ami Toussaint Ngouembe, qui fait une analyse remarquable sur l'élite congolaise.

 

 

De la Propension de l’élite congolaise  à « collaborer » avec l’ennemi de son pays

Germain Nzinga

Parmi ces équations à plusieurs inconnues de la crise qui secoue la Rd Congo, il y a principalement celle relative à la fin du dernier mandat de Joseph Kabila et de la cacophonie dans laquelle évoluent la majorité présidentielle et les forces de l’opposition. Une cacophonie à mettre au compte de la médiocrité de l’élite congolaise qui depuis les indépendances travaillent jour et nuit en ordre dispersé faisant ainsi le lit de l’occupation de leur pays par des puissances étrangères. Une cacophonie programmée en somme par les mêmes élites qui brillent par sa transhumance entre les forces de l’opposition et celles qui détiennent le pouvoir, par ses nombreuses contradictions entre leurs discours officiels diurnes et leur sordide pratique nocturne de « collaborer » avec l’ennemi même du Congo.

La présente étude va entrer dans les profondeurs abyssales du mode opératoire de l’élite congolaise au pouvoir pour en relever les causes profondes qui la poussent à davantage desservir l’intérêt supérieur de la Nation pour « collaborer » à la promotion des intérêts étrangers.

1.      La communauté d’intérêts du triple cercle de l’élite congolaise au pouvoir.

L’élite congolaise au pouvoir est composée des hommes et des femmes dont la position sociale leur permet de transcender l’univers quotidien des citoyens ordinaires congolais et qui sont dans la capacité de prendre des décisions aux conséquences incalculables sur le destin de la nation tout entière. Depuis l’ère des indépendances, cette élite s’est façonnée au fur et à mesure, passant par le Groupe de Binza pour devenir un système bien huilé tel que nous le connaissons sous l’ère de Mobutu et de Kabila père comme de Kabila fils, agissant çà et là comme le fer de lance des intérêts internationaux et des leurs propres.

En réalité, cette élite se compose d’hommes politiques, économiques et militaires entre lesquels règne une grande interaction d’intérêts. Est-ce par hasard qu’« une grande similitude existe entre ses membres, sur les relations officielles et personnelles qu’ils ont les uns avec les autres, et sur leurs affinités psychologiques sociales » <fn>C.W.MILLS, L’élite au pouvoir, Marseille, éd. Agone, 2012, p. 415</fn> ? Ces personnes ont quasi quelque chose de commun concernant leurs origines, leurs carrières et leur mode de vie accentué et approfondi par le fait que leur éducation se conforme de plus en plus à un même schéma pour être passés par le même moule scolaire. Il y en a aussi qui n’ont pas du tout fait des études mais qui y ont été injectés pour garantir au mieux la réalisation du plan du maitre des cérémonies.

Ces élites au pouvoir se répartissent en trois catégories que nous pouvons schématiser par trois cercles concentriques : le cercle politique, le cercle économique et le cercle militaire. Concentriques parce que leurs intérêts se touchent et leur action se compénètre.

La clique militaire de Kinshasa ne règne pas que dans les casernes militaires. Elle est partout dans le pays. Elle est une coalition des généraux qui jouent les présidents d’entreprise, les trafiquants de coltan et d’or, des présidents d’équipe de football etc. Parmi eux, il y a des politiciens déguisés en amiraux ou des généraux sous les habits de politiciens. Des dirigeants d’entreprise qui font les politiciens et qui sont capables de se transformer en chefs de milices.

Il y a une telle interaction entre ces différents cercles que les diverses composantes de ces trois cercles du pouvoir s’imbriquent intrinsèquement les unes dans les autres et leur coïncidence génère bien souvent du malaise pour la bonne marche des institutions républicaines. Mais là où leur nuisance atteint le pic, c’est quand elles se coalisent via leurs liaisons dangereuses avec les puissances étrangères qui travaillent depuis la conférence de Berlin contre le réveil du Congo et contre sa souveraineté. Les trois cercles de cette élite au pouvoir deviennent comme les relais de l’occupation, de l’exploitation et de l’asservissement du Congo-Kinshasa et de son peuple.

C’est le cas depuis mai 1987 où l’AFDL a pris le contrôle de Kinshasa et des institutions de l’Etat. A ces trois cercles qui ont fait le socle du pouvoir de Mobutu s’est ajouté un quatrième cercle de pouvoir dit « Cercle Tutsi » qui est devenu le vrai cœur du pouvoir congolais et le centre de décisions capitales dans la marche à reculons de la RD CONGO. Ce quatrième cercle innove dans sa capacité à phagocyter les trois cercles classiques et à les inféoder à ses desseins. Désormais, pour tenir dans cette constellation du pouvoir, il faille se soumettre au diktat du petit cercle tutsi qui a le vrai monopole du pouvoir à Kinshasa. Il y a eu cette révolution des cercles depuis dix-huit ans et il est intéressant de constater de quelle manière l’élite au pouvoir s’est adaptée à cette nouvelle configuration, se soumettant piteusement aux ordres des étrangers dont ils connaissent la trajectoire mais auxquels ils se résilient à leur obéir pour conserver leurs privilèges.

L’on sait désormais que les quatre cercles politiques, militaires, économiques et celui tutsi de l’élite actuelle au pouvoir puisent toute leur substance des forces exogènes. Les armes avec lesquelles ils tuent, plus pour dominer leur peuple que pour défendre les frontières, viennent de ces puissances qui leur dictent des ordres. L’argent volé dans le trésor public et qui alourdit la dette publique atterrit dans les banques de ceux qui attendent le remboursement de la dette. Les politiciens à leur tour ne peuvent rien décider d’eux-mêmes sans se plier de prime abord au diktat de ceux qui tiennent les rênes du pouvoir au Congo-Kinshasa.

Ces quatre cercles concentriques forment au final un cercle vicieux qui détermine toute l’énergie de l’élite au pouvoir à défendre les positions qui vont à l’encontre de la souveraineté nationale et du bien-être du peuple et de sa prospérité. Ils créent un système dans un système et, comme ils en constituent le noyau même, ils sont en position d’insuffler le sang non dans les veines de l’Etat mais dans les artères de l’ennemi pour donner à ce dernier le plus de légitimité de mettre à genoux le destin tout un peuple.

2.    La transhumance de l’élite congolaise via la cooptation par les puissances étrangères

Ce degré d’unité et de coordination des politiques et des intérêts qui règnent dans divers cercles du pouvoir nous renvoie à cette question fondamentale : de qui ou de quoi les animateurs de ces trois cercles sont-ils les dignes représentants ?

Les similitudes d’origine sociale, d’affiliation ethnique et d’instruction ne peuvent suffire à elles seules pour expliquer les affinités psychologiques et sociales des membres de cette élite. Au-delà de leur recrutement et de leur formation universitaire plus homogène, il faut s’appesantir sur les critères qui président à leur admission à ce cercle restreint du pouvoir qui régit le Congo.

Jouir de l’honneur de faire partie de ce cercle de pouvoir, c’est entre autre s’accommoder à la douloureuse évidence selon laquelle le pouvoir qui régit le Congo-Kinshasa ne relève ni de la volonté du peuple ni des décisions héroïques de ses dirigeants mais bien des puissances étrangères qui, depuis la Conférence de Berlin, ont transformé le Congo en una terra nullius, un territoire n’appartenant à personne mais à tout le monde. Au Congo, aucun politicien aucun militaire ni aucun chef d’entreprise ne peut franchir les échelons dans sa carrière sans se plier au préalable à cette logique basique.

Du président de la République au patron des patrons des entreprises congolaises réunies dans la Fédération Entreprises Congolaises (FEC) en passant par le Chef d’état-major des armées congolaises, on attribue la survie physique et carriériste de chaque acteur de cette élite au pouvoir au zèle qu’il y met à travailler pour défendre les intérêts de ceux qui exploitent le Congo. Ils font leur, ce principal code de route, quitte à se faire des enrichissements faciles et l’accumulation des prestiges sociaux, sciemment favorisés par les vrais tenants du pouvoir pour pousser l’élite au pouvoir à tourner le dos au bien-être du peuple au nom duquel ils détiendraient l’effectivité du pouvoir.

Nous pourrons à présent comprendre pourquoi, en l’espace d’un matin, la transhumance des politiciens congolais qui passent de l’opposition à la majorité présidentielle et vice versa parce qu’en réalité c’est blanc bonnet, bonnet blanc. Ils appartiennent tous au même système d’occupation du Congo et ils travaillent jour et nuit à l’œuvre d’asservissement de leur propre peuple. Ils sont conscients d’appartenir au même club d’amis, à une communauté d’intérêts qui leur permet de favoriser la continuité de leurs avantages sociaux.

L’ampleur et le pouvoir immense de leurs amitiés politiques franchissent toutes les démarcations de partis politiques. Les racines de leurs alliances sont tellement profondes que personne parmi eux ne peut vouloir arracher les racines sans en même temps arracher l’arbre sur lequel ils sont tous assis.

Leur prestige s’accumule au niveau de chaque cercle du pouvoir supérieur de manière à ce qu’ils prennent conscience d’être non point des individus avec un rôle fragmentaire mais plutôt « des membres « polyvalents »jouant la partition dictée à partir des sphères supérieures » <fn>Ibid., p. 421</fn>. Ils ont pleine conscience d’êtredes composantes d’une même équipe à laquelle le grand arbitre dicte des ordres d’en haut.

Eux et leurs progénitures se rencontrent partout et se trouvent intimement mêlés soit dans les conseils d’administration des entreprises de l’Etat, soit dans les gouvernements, soit au parlement, soit au sénat ou encore dans les représentations diplomatiques etc. Au final tout le monde finit par rencontrer tout le monde, se définissant tous comme des gens qui comptent et dont le pays ne pourra se passer. Chacun d’eux finit par incorporer à son intégrité, à son honneur et à sa conscience le point de vue, les désirs et les valeurs des autres, tout en éprouvant un sentiment de responsabilité des uns vis-à-vis des autres en se confessant les uns des autres : « Bien entendu, il est des nôtres. »<fn>Ibid., p. 422</fn>

Quelque part ils peuvent afficher des divisions dans leurs discours officiels, mais il faut désormais prendre en compte cette formule « il est des nôtres » très exclusive parce qu’elle intègre un noyau des privilégiés qui obéissent inconditionnellement aux ordres du maitre des céans suivant une discipline interne très stricte et une volonté opiniâtre de se protéger les uns les autres au sein de la communauté des trois cercles, eux-mêmes régis depuis 1997 par un quatrième cercle dit cercle tutsi..

Il va sans dire que cette communauté atypique de l’élite au pouvoir intègre des membres bien au-delà des frontières des nations en guerre comme le Rwanda et la Rd Congo. La fameuse formule « il est des nôtres » peut bien être appliquée par un rwandais sur un congolais ou vice versa. Elle peut bien être attribuée aux congolais en poste au pouvoir par les officines sécrètes des cercles des pouvoirs des pays occidentaux qui ont scellé le sort de ce grand pays au cœur de l’Afrique depuis le 19e siècle. Ils peuvent voltiger çà et là, ils se comprennent, ils se soutiennent, ils défendent les mêmes intérêts qui sont tout sauf ceux du peuple souverain.

Leur mode opératoire consistant à coopter toutes les élites qui sortent du lot pour les inféoder à leur projet de soumission et d’asservissement du peuple congolais et pour le mettre ensuite en condition de permettre les richesses de son sol et de sous-sol hypothéqués à vil prix au bénéfice externe. Avec une pareille élite, point de salut ! Avec elle, point de possibilité de sortir du long tunnel noir parce que leur rôle principal est justement de maintenir le peuple dans l’ignorance de ses droits de vivre une vie décente.

3.    La politique congolaise comme une machine à fabriquer des opposants.

La communauté d’intérêts et des alliances de ces cercles de pouvoir de l’élite congolaise au pouvoir pousse ces derniers à élaborer des stratégies de conquête et de conservation du pouvoir. Parmi elles, il importe d’énumérer celle qui consiste à affaiblir l’opposition soit en la privant des financements de l’Etat pour la rendre vénale et corruptible à souhait, soit en l’empêchant d’accéder aux moyens de communication de masse de l’Etat soit encore en l’infiltrant des taupes qui en réalité œuvrent pour conforter les positions du pouvoir en poste.

La création de ces taupes participe de cette opération consistant justement à la grande fabrique des faux opposants dont j’ai déjà fait état dans une précédente publication <fn>G. NZINGA MAKITU, La fabrique des opposants : cas de Moïse Katumbi et de Vital Kamerhe dans http://www.desc-wondo.org</fn>. J’argumentais avec preuve à l’appui des déclarations contradictoires de ces deux acteurs politiques majeurs de la scène politique congolaise.

Lorsqu’en décembre 2014, Moïse Katumbi sortira avec une grande aura de l’opposant dans sa courageuse dénonciation des deux faux penalties, il va vite se contredire dans la déclaration qu’il fera lui-même de rester membre à part entière du camp de ceux qui se préparent au troisième faux penalty <fn> L’actuel secrétaire du PPRD confirmera cette allégation de Katumbi début septembre dans un meeting à la base du parti lorsqu’il définira M. Katumbi comme bel et bien président fédéral du PPRD/Katanga</fn>. En interprétant la réflexion de Jean-Jacques Wondo : «  les néolibéraux créent Moise, une alternative forcée, d’intérêts contre-nature ou idéologique à Kabila ?<fn> J.-J. WONDO, Moïse Katumbi, l’alternance ou l’alternative à Kabila ? dans http://www.desc-wondo.org</fn>, je suis tenté pour ma part de mettre au compte d’un même système les gesticulations de Joseph Kabila et celles de Moise Katumbi.

D’autre part, aucun analyste sérieux ne peut juger le parcours de l’opposant Vital Kamerhe en dehors de ses thèses consignées et développées dans un livre intitulé  Pourquoi j’ai choisi Joseph Kabila <fn>V. KAMERHE, Pourquoi j’ai choisi Joseph Kabila, Paris, APPR, 2006</fn>. Le maître-mot de ce livre peut se condenser dans cette phrase : « J’ai découvert que Joseph Kabila possède une qualité essentielle : le sens du devoir, l’oubli de soi, la patience, l’humilité, l’abnégation et la sagesse face aux épreuves que la vie lui impose. C’est pour cela que je le considère comme une des meilleures opportunités qui est donnée au pays d’expérimenter ».

Cette « excellence » (sic) de Kabila se serait-elle rendue évanescente trois ans après que Vital Kamerhe se serait décidé de quitter le bateau PPRD pour entrer dans l’opposition? Aurait-elle duré seul l’espace d’un matin ? Cet homme a été un des membres actifs du cercle restreint de Kabila qu’il connait tant dans ses qualités que dans ses côtés ténébreux. Il a été sa principale matière grise pour construire pierre sur pierre les fondations de PPRD actuel. Fort de tout ce qu’il sait sur cet homme, pourquoi refuse-t-il d’écrire un autre livre qui contredirait les thèses du premier pour donner sa part de vérité sur le mystère qui entoure cet homme qui constitue le verrou de la crise congolaise actuelle ?

Nous aurions tort de limiter le stock de fabrique des opposants à ces deux acteurs politiques. En réalité, conformément aux deux premiers points de cette étude, en analysant le fonctionnement interne de trois cercles du pouvoir congolais, elle est plus longue qu’on ne l’imagine, la liste des opposants fabriqués pour le besoin de la cause. Il suffit de relever l’étrange comportement de nos généraux qui sont plus en intelligence avec l’ennemi durant des guerres de défense de l’intégrité territoriale. Il suffit de voir les transactions qui se font dans des zones de guerre entre les opérateurs économiques et la puissance d’occupation militaire. Oui, il suffit d’observer la facilité avec laquelle nos acteurs politiques peuvent aligner, au courant du même mois, deux déclarations diamétralement contradictoires affirmant la participation au dialogue et son contraire. Il suffit de mettre en évidence l’engouement avec lequel ils courent à Washington ou dans d’autres capitales occidentales pour comprendre d’où ce petit monde entend puiser la caution à sa légitimité au pouvoir.

Cette semaine en cours, l’actualité est défrayée par la lettre de sept membres de la Majorité présidentielle adressée au président Joseph Kabila pour dénoncer la stratégie suicidaire de leur famille politique. Parmi les signataires de cette lettre, nous énumérons : Kyungu (Unafec), Kamitatu (ARC), Endundo (PDC) Lutumdula(MSDD), Mwando(Unadef), Yves Mobando (MSR) et Dany Banza(ACO). Les réactions de la hiérarchie ne sont pas faites attendre. Une réunion a été convoquée par l’Autorité morale hier mardi 15 septembre 2015 pour statuer sur cette rébellion du palais et un acte de leur révocation a été signé sur-le-champ.

L’histoire sinusoïdale des acteurs politiques congolais nous appelle à plus de sens critique. D’abord, le trait commun de ces soi-disant frondeurs, c’est que beaucoup parmi eux sont d’anciens transfuges de l’opposition qui, un moment donné et pour des raisons qui sont les leurs, ont pris fait et cause pour le pouvoir en place dont ils ont longtemps critiqué les méthodes dictatoriales. En quittant l’opposition, ils savaient à quoi ils s’engageaient et avec quel type de personne ils entendaient collaborer. Quitter aujourd’hui la barque du PPRD peut ressembler à une triple manœuvre.

La première est celle de quitter le bateau PPRD avant son naufrage complet comme l’avaient fait jadis de nombreux mobutistes à l’approche de l’AFDL. Gérant les affaires de l’Etat sans conviction ni grand idéal pour leur peuple, cette élite est prête à tout moment à changer de bateau dès lors qu’elle constate que ses intérêts sont en danger et qu’elle peut mieux les protéger ou les accroitre en composant avec un autre système prédateur.

La deuxième manœuvre pourrait bien s’avérer une probable première étape posée là par les stratèges de PPRD pour justifier la dissolution prochaine du parlement congolais. Les sept frondeurs comptabilisant 80 députés sur le total de 500 que compte la Chambre Basse congolaise et sur les 251 de la Majorité Présidentielle, la révocation de ces sept ex-alliés ferait perdre automatiquement le pourcentage requis pour constituer une majorité et mettrait derechef le président de la République en demeure de dissoudre le parlement et convoquer les nouvelles élections. Le chaos d’une pareille crise congolaise aura alors atteint son paroxysme. Dans ces conditions, cette dissolution pourra former l’étincelle  qui manquait pour mettre le feu aux poudres de la maison Congo et donner l’opportunité au Rais de décréter l’état d’urgence qui lui donnerait des pouvoirs exceptionnels en dehors de la Constitution. Il pourra se la couler douce via un glissement qui deviendrait semblable à la faillite pure et simple de la démocratie congolaise.

La troisième  manœuvre pourrait consister en une opération dite la fabrique des opposants. Dans ces conditions, le PPRD aurait provoqué sciemment en son sein une crise  qui a débouché sur un semblant de révocation pour donner la caution du statut d’opposant à des politiciens qui en réalité continuent à travailler pour les intérêts et la pérennité du régime au pouvoir. Leur travail consistera à grossir le rang d’une opposition déjà sujette à caution, pour infiltrer ses officines et l’affaiblir de l’intérieur. Nous assistons à un bal des chauves des politiciens congolais et la vigilance doit rester le maître-mot d’ordre.

Les défauts de fabrication de l’élite zaïro-congolaise.

Comme dit plus haut, en 1986 nous avons vécu un événement atypique : les mêmes dirigeants qui chantaient le Djalelo et juraient fidélité inconditionnelle à Mobutu étaient en réalité pusillanimes. A en croire le témoignage du professeur Aundu, « dès la prise de la ville de Goma par l’AFDL, on a constaté l’ébranlement de la légitimité du régime et son déplacement vers un nouveau pôle : de tout bord, des leaders ont pris contact avec la rébellion pour se faire une place dans le futur ordre politique en gestation »<fn>G. AUNDU MATSANZA, L’état au monopole éclaté. Aux origines de la violence en RD Congo, Paris, L’Harmattan, 2012, p. 99</fn>

Des exemples sont légion. Nous savons que le chef d’état-major des FAZ, le général Mahele détenait de la part de Son Excellence monsieur Simpson, l’ambassadeur USA à Kinshasa, une valise satellitaire qui lui permettait de communiquer avec Laurent-Désiré Kabila avec l’option d’une signature de reddition de son armée. Le premier Ministre d’alors, le général Likulia, fut contacté quant à lui par l’ambassadeur de la Grande Bretagne pour un entretien téléphonique avec Kabila pour les modalités de partage du pouvoir.

Dans ce qui était de la société civile et de l’opposition d’alors, le professeur Aundu relève un fait historique de grande importance. Pierre Lumbi, président de la société civile, fut dépêché par ses compères à Goma pour prendre contact avec la rébellion. Il n’est plus revenu à Kinshasa jusqu’à sa prise de pouvoir par la rébellion. De même, l’UDPS a tenté d’établir un contact avec l’AFDL par Justine Kasa Vubu qui a conduit une délégation de ce parti de Bruxelles à Goma.<fn>G. AUNDU MATSANZA, op.cit., p.100</fn> pour prendre langue avec ce pouvoir des rebelles qu’il reniera lorsque lui seront reniés les acquis de la CNS jouant en sa faveur.

Autant de pièces à conviction pour décrire sans ambages le caractère versatile des politiciens zaïro-congolais. Au nom de leurs intérêts personnels et égoïstes et de leur pérennisation, ils sont prêts à tout pour défendre leur position au sein de trois cercles décrits plus haut. Les ennemis du Congo le savent et sont nettement conscients de ce talon d’Achille par lequel ils se savent capables de frapper ce grand pays à tout moment et de n’importe quelle manière.

Ces défauts de fabrication, à savoir : la propension à toute complicité pour conserver le pouvoir ; l’engouement et la complicité pour accroitre ses fortunes et son lucre à n’importe quel prix ; le recrutement des dirigeants congolais dans les réseaux étrangers et leur positionnement périphérique au service des intérêts privés et étrangers affaiblissent à coup sûr les capacités régaliennes de l’Etat congolais, favorisant pour tout dire l’inféodation des structures étatiques congolaises dans la grande configuration du capitalisme néo-libéral.

Sur l’échelle internationale, dans les représentations diplomatiques et dans les assemblées internationales, plus personne ne prend au sérieux les acteurs politiques congolais ainsi que qu’a eu le courage de nous le dire Shanda Tonme : « dans le monde, un congolais ne dit plus rien, ne signifie plus rien en termes d’influence, de respect, de statut. » <fn> S. TONME, La malédiction de l’Afrique noire. De la négritude à la négrocratie, Paris, L’Harmattan, 2011, p. 37</fn>. On a fini par se faire une minable opinion des opérateurs politiques congolais qui dirigent leur pays avec un sens très bas d’irresponsabilité, au gré de leurs humeurs et de leurs intérêts partisans. A cet effet, tout le monde sait que chaque congolais, occupant un poste de commandement, cherche avant tout à s’approprier sa sphère d’activité et à rendre inopérante la cohésion qui se veut la règle de toute institution. Des enclaves de contrainte naissent alors dans la société, échappant au contrôle de l’autorité et à tout lien fonctionnel entre institutions.<fn>G. AUNDU MATSANZA, op.cit., p. 102.</fn>

4.    Le réseau stay behind des loges magico-ésotériques.

En décrivant la ruse comme l’un des trois instruments de l’exercice du pouvoir via la séduction, le mensonge et le secret, Alain Cotta a relevé la dimension de la séduction des organisations de masse par la religion.<fn>A. COTTA,L’exercice du pouvoir, Paris, Fayard, 2001, pp. 134-135.</fn> Et en ce qui concerne l’exercice du pouvoir en Afrique contemporaine, faut-il rappeler qu’il est immense ce pouvoir exercé par les loges magico-ésotériques auxquelles souscrivent la plupart de nos acteurs politiques et qui déterminent directement la gestion des affaires publiques de l’Etat.

Dans une étude récente, j’avais relevé le degré ésotérique atteint par Mobutu et sa clique au pouvoir via la mise en place d’une société secrète dénommée Prima Curia dont toute la spiritualité gravitait autour de la personne du président-Fondateur Mobutu et au nom duquel s’expliqueront plus tard l’enlisement de la démocratie, la déliquescence de l’État congolais et tous les crimes commis sur la vie des congolais pour accroitre le pouvoir du chef de la prima curia. Crimes sur le zaïrois aspirant à plus de liberté. Crimes sur des paisibles citoyens pour des sacrifices humains dont se nourrissaient le plus souvent les membres de cette loge magico-ésotérique pour renforcer leur pouvoir politique.<fn>G. NZINGA MAKITU, L’urgence politique de faire le deuil de Mobutu danshttp://www.nzingagermain.com</fn>

Ceci dit, dans le mobutisme, ce n’est plus le politicien qui doit verser son sang et sa sueur pour la patrie. C’est plutôt le peuple qui doit souffrir et offrir son propre sang aux politiciens qui, à l’instar des sangs-sues, s’en nourriront pour asseoir leur pouvoir et le pérenniser.

Après la mort du gourou à Rabat, la plupart des acteurs politiques congolais se sont arrimés sur la tendance courante en Afrique subsaharienne de croire son pouvoir renforcé et protégé de par son adhésion à des loges ésotériques. Charles Ateba a fait deux publications fort instructives sur cette épineuse problématique pour nous aider à mesurer le lien entre les sacrifices humains et l’exercice du pouvoir politique en Afrique subsaharienne. <fn> A ce propos, lire C. ATEBA EYENE, Le Cameroun sous la dictature des loges, des sectes. Du magico-anal et des réseaux mafieux. De véritables freins contre l’émergence en 20135, Yaoundé, Ed. Saint Paul, 2012 et Id, Crimes rituels, loges, sectes, pouvoirs, drogues et alcools au Cameroun. Les réponses citoyennes et les armes du combat, Yaoundé, Ed. Saint Paul, 2013.</fn>. Mais l’étude qui nous a mis la puce à l’oreille, c’est bien celle de Jérémie Marie <fn> J. MARIE, La franc-maçonnerie ou le totalitarisme humaniste dans http://www.democratie-royale.org</fn> qui a eu l’avantage de mettre un lien entre cette pratique religieuse et le projet du Nouvel Ordre Mondial. Selon lui, l’idéologie néolibérale est la matrice à partir de laquelle il faudra désormais expliquer l’implication très prononcée de ces loges dans l’exercice du pouvoir partout dans le monde.

En lisant une autre étude <fn>La franc-maçonnerie, une secte qui menace les droits des peuples danshttp://www.wikistrike.com</fn>, où l’auteur va plus loin en affirmant que ce sont ces loges ésotériques qui tiennent les commandes de chaque Etat via des connexions inextricables, il devient plus qu’urgent de comprendre la manière par laquelle beaucoup de nos chefs d’Etat africains et de nombreux autres acteurs politiques placés dans chacun de trois cercles du pouvoir sont embrigadés et quasi pris en otage par les puissants réseaux de ces loges qui dépouillent nos dirigeants de toute indépendance d’action et, sous prétexte de la caution à créditer à la protection de leur pouvoir, les contraignent à collaborer avec l’ennemi de leur peuple en levant des lois qui travaillent bien souvent contre la prospérité des peuples dont ils tiennent les rênes. Ils deviennent ni plus ni moins la cinquième colonne de la puissance d’occupation étrangère, une espèce de stay behind, une base-arrière à partir de laquelle les puissants opèrent en toute impunité, détruisant pour des nombreuses générations, le destin des peuples entiers.

5.    Derrière un « collabo », se cache bien souvent une femme

Sans vouloir offenser les femmes qui ne sont pas toutes concernées dans ma présente analyse et qui peuvent se trouver injustement accusées derrière ce portrait, il est de bon droit de souligner deux aspects importants qui nous permettent de dénicher une femme tapie derrière la plupart des membres de l’élite au pouvoir, attrapé en flagrant délit de collaborer avec l’ennemi du peuple congolais. Il suffit pour cela de se rappeler combien «  à des variables près, le sexe et la séduction continuent de se partager le pouvoir sous la contrainte de la loi » <fn> A. COTTA, op.cit., p. 124.</fn>. Comment ?

Primo, avec l’indépendance économique de la femme, il y a eu modification de partage du pouvoir dans le couple, la famille et la société, au détriment bien entendu de la séduction. Le féminin n’est plus que d’apparence comme je le développais dans mon récent ouvrage. En réalité les femmes se servent de leur pouvoir de séduction non plus pour la séduction-passion mais plutôt pour la séduction-ruse.

A titre d’exemple, c’est en instrumentalisant ces méthodes de ruse que le pouvoir de Kinshasa a pu museler l’honorable Eugène Diomi Ndongala, incarcéré depuis trois ans à Makala, sans un procès sérieux parce qu’il s’était fait défenseur acharné de l’imperium acquis par le candidat Etienne Tshisekedi au scrutin présidentiel de 2011. A ce propos, j’avais formulé la théorie de la jeune-fille comme machine de guerre du nouvel ordre mondial.

Au Congo-Kinshasa, en effet, le constat est amer : les femmes possèdent désormais ce pouvoir de faire et de défaire des carrières politiques, ce pouvoir de créer ou d’asphyxier tout politicien congolais qui ose fonctionner en tant qu’électron libre sans allégeance au système en place. Elles sont devenues toutes puissantes parce qu’en contrôlant les affects humains, elles détiennent désormais le biopouvoir susceptible de moléculariser leur emprise sur les zones les plus cachées de l’être humain. En se rendant capables de contrôler nos sentiments et nos émotions, la femme croit tenir par l’infrastructure le mâle congolais. Ce dernier n’est plus seulement prisonnier de la femme. Bien pire, il devient prisonnier en elle.

En second lieu, le regard de cette femme « cuisine » tout et tout le monde. D’où le pouvoir de cette dernière comme artillerie lourde dans un poste avancé dans la stratégie d’attaque, de soumission et d’aveuglement des puissants sur des congolais qui sont hélas plus portés aux jouissances du bas-ventre même au moment où les pans entiers de leur territoire sont arrachés par des armées ennemies et que se profile à l’horizon un glissement électoral qui clouerait au pilori les prescrits de l’article 220 de la Constitution. Dans cette vaste opération de distraction massive qui pousse l’élite au pouvoir à rester évasive et superficielle sur les enjeux de vie ou de mort devant lesquels est placé le peuple congolais, la femme tient la place d’un canon pointé contre toute réflexion pour contraindre tous à une espèce d’abdication à être soi-même et à revendiquer sa liberté et sa souveraineté.

Avec cette classe politique qui, au dire de Milan Kundera<fn> M. KUNDERA, La fête de l’insignifiance, Paris, Gallimard, 2014, 144p.</fn> , puise désormais son sens d’exister dans le nombril des filles, la femme qui travaille comme infanterie de troupes d’occupation en servant d’arme de distraction massive pour éloigner les peuples de toute réflexion, devient l’arme du capitalisme faisant fonction d’étendre son hégémonie à la totalité de la vie sociale. Elle a pu devenir ce pion le plus coriace qui s’est infiltré dans la vie privée de ses proies choisies dans cette partie de l’élite au pouvoir qui ne se soumet pas encore aux fins de lui faire poser des actes qui serviront d’objets de chantage destinés à soumettre de force ceux qui en sont victimes à l’ordre impérial. Jamais le slogan « otumboli ba mama otumboli Mobutu » <fn> A entendre par là en français «  Tu provoques les femmes, tu provoques Mobutu »</fn> n’a été d’une grande actualité dans la mesure où la concomitance de l’action de la femme et celle du tyran se conjuguent à l’unisson.

Dans les autres cas de collaboration, la femme peut servir de motivation profonde aux nombreux « collabos » parce que là où il y a gains et avantages matériels, beaucoup de femmes sont prêtes à forcer leurs maris à collaborer avec l’ennemi quoique violant par là toute valorisation de l’intérêt supérieur de la Nation. Nous assistons aux mêmes scènes de deuxième, troisième ou nième « bureaux » où très peu de la gent féminine sont capables de s’opposer courageusement aux avances de l’élite au pouvoir, au grand dam des valeurs morales et au bénéfice de confort matériel et du prestige que procure un tel positionnement social. Ces politiciens polygames avec plusieurs femmes à leurs trousses, auront incessamment besoin de l’argent et se rendront prêts à tous les coups tordus – dont la trahison de la cause nationale- pour entretenir leur harem.

6.    Vers un New Deal pour revaloriser l’intérêt supérieur de la Nation.

En parcourant toutes les racines qui nourrissent, de leur sève, la propension de l’élite congolaise à pouvoir collaborer avec l’ennemi de leur pays, on en vient à conclure au manque d’un haut idéal de l’élite congolaise pour la valorisation de son pays. Tout le malheur de la crise congolaise et ses corollaires trouvent leur point de chute dans la carence d’un puissant idéal pour un GRAND CONGO dans le chef de ceux qui président à la destinée de ce pays.

Si c’est vrai que c’est par le réel qu’on vit, c’est encore plus vrai que c’est par l’idéal qu’on existe. Les animaux vivent, il est vrai, mais seul l’homme existe avec cette possibilité de modifier en bien ou en mal les conditions de son existence et les cours des événements. Au jour d’aujourd’hui, contrairement à leur élite au pouvoir, beaucoup de congolais ont choisi d’exister et de prendre leur destin en main.

Et pour exister convenablement comme un peuple digne de ce nom, ils ont besoin de constituer une collectivité humaine animée par un rêve commun. Tout ce qui a été fait de grand dans le monde ne l’a-t-il pas été au nom d’espérances exagérées ? Tout comme chaque événement important du monde a été accompagné d’une grande espérance pour pouvoir se réaliser, c’est toujours au nom de cette espérance et/ou de cet idéal que les hommes, en l’occurrence nos pionniers de l’indépendance, ont entrepris des actions d’envergure qui ont abouti à la signature de l’acte de l’indépendance le 30 juin 1960.

C’est au nom d’une grande espérance exagérée d’un Congo nouveau que les chrétiens se sont levés un certain 16 février 1992 pour réclamer à cor et à cri la reprise des travaux de la Conférence Nationale Souveraine (CNS) unilatéralement suspendus par Mobutu et sa clique. C’est encore au nom de l’immense soif d’un Etat de droit que les congolais se sont soulevés le 17, 18 et 19 janvier 2015 derniers en vue d’œuvrer à la bénédiction du destin des générations futures.  

Oui, l’idéal commun pour un Congo nouveau et démocratique est un immense pouvoir qui peut susciter le progrès de la société et transformer mystérieusement le chaos actuel en ordre politique générateur de progrès et de bonheur. Et cet idéal, c’est la défense jusqu’à la dernière goutte de notre sueur et de notre sang, de l’Intérêt Supérieur de la Nation.

Ce dernier se met au-dessus des intérêts personnels, ceux des tribus, ceux des partis politiques pour rendre la nation congolaise unie, belle et prospère. Comment y parvenir sinon par un new deal, un nouveau PACTE REPUBLICAIN des congolaises et des congolais résolus une fois pour toutes de s’unir, cultivateurs comme éleveurs, enseignants comme sportifs, dirigeants comme administrés, hommes et femmes, jeunes et vieux de toutes tribus confondues autour d’un objectif commun, unique et précis qui le portera tout droit à la victoire d’un Etat de droit. Il leur restera de surseoir impérativement à leurs intérêts personnels pour se mobiliser à la promotion de l’intérêt supérieur de la Nation.

Comme jadis au peuple français qui, durant la deuxième guerre mondiale traversait une situation d’occupation semblable à la nôtre présentement, le général de Gaulle nous prodigue à nous aussi ce précieux conseil : « c’est sur quoi il ne faut jamais céder, disait-il, c’est la légitimité, voyez-vous, c’est l’intérêt supérieur de la nation, c’est sa souveraineté. Avant tout, le salut de la Patrie » <fn>A. PEYREFITTE, C’était de Gaulle, tome 1, Paris, Gallimard, 1963</fn>.

Faut-il que ne soit plus jamais trahi l’idéal juste parce qu’on s’aperçoit qu’on ne peut en vivre dans l’immédiat. Des fois les sacrifices consentis pour poursuivre sa réalisation ne produiront du fruit que beaucoup plus tard en faveur des générations futures. Ce qu’il faut, c’est de nouveau mettre en exergue l’idéal très élevé d’un Congo nouveau et libre. Ce qu’il faut pour ce faire, c’est d’avoir une grande longueur de vue, c’est de travailler à long terme en se représentant le plan précis de l’œuvre collective, en concevant les perspectives de cette action, en préparant les étapes de sa lutte et de son avenir en vue d’anticiper sur les stratégies d’avenir.

Cette étude nous a enseigné que durant cinq décennies de l’histoire du Congo, des voyous politiques ont travaillé pour défendre leur ration en lieu et place de leur nation, faisant allégeance avec les forces négatives pour asphyxier tous les efforts de réveil et de libération du peuple congolais. Le Congo pourra fleurir de nouveau si et seulement si le peuple circonscrit avec exactitude le portrait de ses dirigeants et s’il dénonce vigoureusement les réseaux au profit desquels ils travaillent pour mieux les obliger à se reconvertir à la défense de la cause nationale.

Tout congolais a l’obligation de comprendre l’urgence et les enjeux nationaux et internationaux de la crise congolaise et s’aviser que la clé de la victoire est dans nos capacités à dépasser nos intérêts égoïstes pour cheminer ensemble vers le seul objectif qui vaille : l’intérêt supérieur de la Nation congolaise qui nous interpelle jour et nuit!

En guise de réponse à la lâcheté de l’élite au pouvoir, elle et nous autres de la basse classe congolaise, faisons nôtre la pensée de Winston Churchill le 13 mai 1940 devant la Chambre des Communes à Londres : « Vous me demandez quel est notre but ? Je peux vous répondre en un mot : la victoire, la victoire à tout prix, la victoire en dépit de la terreur, la victoire aussi long et dur que soit le chemin qui nous y amène car, sans victoire, il n’y a pas de survie ». Qu’on se le dise !

Germain Nzinga Makitu

 

 

L’avènement de Mobutu

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L’avènement de Mobutu

Au petit matin du jeudi 25 novembre 1965 qui a marqué à jamais l’histoire de notre pays, la population découvre le visage du nouvel homme fort du Congo-Léo. Officier bien connu, il est le chef de l’armée et s’est beaucoup impliqué dans la politique nationale depuis l’indépendance. Il s´appelle Joseph-Désiré Mobutu; son grade: lieutenant-général. Il vient de réussir son deuxième coup avec la complicité de ses frères d’armes. Joseph-Désiré le fils vient de prendre la place de Joseph son père. Ci-dessous les moments-clés qui ont marqué son arrivée au pouvoir suprême.

Samedi 20 novembre 1965

Sous prétexte de commémorer la prise de Stanleyville aux rebelles de Christophe Ngbenye le 24 novembre 1964, Mobutu rassemble autour de lui tous les membres du Haut commandement militaire pour faire le point sur la situation politique du pays. Kasa-Vubu, chef d’État et chef suprême de l’armée n’est pas présent et n’est pas non plus représenté. 

 

Mercredi 24 novembre 1965

La longue nuit commence. Mobutu coordonne les préparatifs du coup d´État à partir de sa résidence du camp Tshatshi où il a réuni tous les officiers supérieurs. Personne ne communique avec  l´extérieur. Le général est assisté par le lieutenant Denis Ilosono son secrétaire particulier. Son épouse, Marie-Antoinette, sert de la nourriture et de la boisson à tous ces épaules galonnées alors que le major Wabali est occupé à couper la ligne téléphonique de Kasa-Vubu. Isidore Ndaywel è Nziem raconte dans son livre Histoire générale du Congo: " Pendant ce temps, certains membres du gouvernement se montrèrent préoccupés. Kimba, lui-même intrigué par le fait que Kasa-Vubu ne s’était pas fait représenter à la réunion du haut-commandement en sa qualité de chef suprême de l’ANC, fut victime d’un incident curieux vers 20h30. Il logeait au camp de Binza depuis qu’il était nommé Premier ministre ; ce soir-là il se vit interdire la sortie du camp. Les soldats de garde lui déclarèrent en avoir reçu l’ordre formel. Il força ce barrage et se rendit à son cabinet. Avec Kamitatu, il tenta de contacter le chef de l´État par téléphone vers 21h30, mais en vain. De plus en plus inquiet, Kimba décida de se rendre chez le président. L´accès du Mont Stanley lui fut interdit. Comme il insistait, les militaires menacèrent de l´abattre. Il rentra donc au camp, et assista le lendemain matin à la proclamation militaire ".

 

Jeudi 25 novembre 1965

Les troupes sont déployées aux points stratégiques de la capitale. A 5 heures, les programmes de Radio-Léopoldville débutent par la diffusion de la musique militaire sur les ondes. A 5h30, le lieutenant Lonoh fait la lecture de la déclaration du coup d´État de l’ANC. A 7 heures, le colonel Malila remet à Kasa-Vubu sa lettre de destitution signée par Mobutu. Le président déchu accepte. Dans son livre Le "Congo-Kinshasa", le journaliste Jean-Jacques Arthur Malu-Malu affirme qu´une poignée de durs de l´ANC voulaient résister aux usurpateurs car Mbuta Muntu disposait encore de solides appuis au sein de l´armée. Mais comme il ne voulait pas que le sang congolais coule à nouveau pour une banale histoire de positionnement, Kasa s´opposa à toute tentative de reconquête du pouvoir pas son clan. A 10 h, Entouré par les membres du Haut commandement militaire, le général s´adresse à la presse. Dans l’après-midi, Mobutu convoque la réunion des deux Chambres au Palais de la Nation. Le président du Sénat, Sylvestre Mudingayi, lit d’abord la proclamation du haut commandement, puis le message du nouveau président de la République. A la fin de la lecture, l´Assemblée nationale et le Sénat  élus lors des élections de mars-avril 1965 approuvent par acclamation. Mudingayi lève aussitôt la séance après l’approbation des parlementaires. Dans la soirée, Mobutu s´adresse aux militaires à qui il exprime sa gratitude et déclare: "Je compte sur vous pour être les ambassadeurs de mon administration. Je suis président de la République pour cinq ans mais pendant ce temps, je resterai militaire comme vous. Je porterai mon uniforme et recevrai mon traitement du Quartier général ". Moise Tshombe tout comme Nendaka soutiennent la décision des militaires. Le nouveau régime est aussitôt reconnu par les États-Unis, la Belgique et la quasi-totalité des pays africains. Seules la Chine et l´URSS qui qualifient Mobutu de "chien courant des impérialistes" montrent leur réticence.

 

Dimanche 28 novembre 1965

Le gouvernement d’union nationale est formé par le colonel Mulamba puis nommé par le général Mobutu. La liste de ses membres et rendu public. Investi par le Parlement à une large majorité (deux abstentions seulement sur 258 votants), il compte 21 membres représentant chacune des 21 provinces du Congo et de la capitale. Voici sa composition:

 

Premier ministre : Colonel Léonard Mulamba

 

Ministres

Affaires étrangères : Justin-Marie Bomboko

Agriculture : Alphonse Zamundu

Classes moyennes : Bernardin Mungul-Diaka

Défense nationale, rattachée au président de la République : J.D Mobutu

Éducation nationale : Abbé Athanase Ndjadi

Finances : Jean-Joseph Litho

Fonction publique : Michel Colin

Intérieur et Affaires coutumières : Étienne Tshisekedi

Plan : Jean-Marie Kititwa

Santé publique : Martin Tshishimbi

Transports et communications : Victor Nendaka

Travaux publiques : Jean Bolikango

Commerce extérieur : Blaise-Oscar Mulelenu

 

Secrétaires d’État

Affaires étrangères : Joseph Kulumba

Économie nationale : Eloï Mayala

Justice : Joseph N´Singa

Terres, Mines et Énergie : Michel Kabamba

 

Haut commissaires

Information et Tourisme: Jean-Jacques Kande et Antoine Ngwenza

Jeunesse et Sport : Victor N’Joli et Théodore Mwamba

 

On note dans cet exécutif dirigé par le colonel Mulamba la présence de  cinq anciens ministres du gouvernement Kimba du 18 octobre 1965, entre autre  Nendaka (Intérieur), Litho (Finances), Kititwa (Éducation nationale et Affaires culturelles), Abbé Ndjadi (Travail) et Zamundu (Agriculture).

Mardi 30 novembre 1965

La constitution ayant été suspendue lors du putsch, Mobutu comble ce vide juridique en instituant un régime d’exception. Pour diriger le pays, il signe l'ordonnance-loi n° 07 qui lui accorde des "pouvoirs spéciaux". En effet, cette disposition juridique donne au chef d´État le droit de légiférer à coup d’ordonnances présidentielles et de prendre des mesures qui sont du domaine de la loi.

 

Vendredi 3 décembre 1965

La journée est caractérisée par l’ouverture de la session parlementaire. Ce parlement issu des élections d’avril-mai 1965 organisées par Kasa-Vubu et Tshombe se réunit en présence de Mobutu qui suit les débats assis sur une chaise en peau de léopard. La loi martiale est votée et imposée pour une durée de cinq ans.

 

Samedi 4 décembre 1965

A sa propre demande, le président déchu Joseph Kasa-Vubu est acheminé dans son Mayumbe natal. Il est escorté par le colonel Tshatshi et ses militaires du camp des blindés de Thysville  (Mbanza-Ngungu). A ce propos Isidore Ndaywel écrit: "Tshatshi, le commandant du camp Hardy de Mbanza-Ngungu, fut chargé de diriger cette escorte présidentielle. Parvenu à hauteur de Mbanza-Ngungu, l’officier se ressaisit et demanda à Kasa-Vubu de lui donner ordre de rebrousser chemin. Il proposa d’occuper à nouveau la ville avec ses unités, d’arrêter les officiers supérieurs rebelles et auteurs du coup d’État et de le réinstaller comme président de la République. Ce dernier refusa." Mbuta Kasa se retira alors dans sa résidence du mont Kinsundi à Boma dans le Kongo Central. Il y sera assigné.

 

Dimanche 5 décembre 1965

Le général Mobutu s’adresse à la nation dans un grand rassemblement populaire organisé au stade roi Baudouin. Plus de cinquante mille Kinois suivent son meeting dans le théâtre du football congolais. Mobutu parle au peuple les yeux dans les yeux pour justifier son acte. Il lance dans la foulée le slogan "Retroussons les manches" pour inciter la population à beaucoup travailler pour la prospérité du pays. Ce discours sur le redressement de la nation a pour thème principal " Le Congo au travail ". Il est rediffusé pendant plusieurs jours à la radio. L´Homme du 24 novembre se fait remarquer par son style de contact direct avec le peuple. Une page de l’histoire du Congo indépendant vient d’être tournée. Sur le plan musical, bien des artistes composeront des chansons sur ce thème comme pour relayer le message présidentiel.

 

Vendredi 10 décembre 1965

Le Colonel Mulamba, premier ministre, ainsi que les ministres, les hauts-commissaires et les secrétaires d’État prêtent serment de fidélité au président. Les officiers du Haut commandement de l´Armée nationale congolaise qui ont participé au putsch assistent à la cérémonie. Le général-président prend acte de la prestation de serment de chaque membre du nouvel exécutif. La cérémonie s’est passée dans le palais présidentiel du Mont Stanley que Kasa-Vubu avait quitté six jours plus tôt.

 

Dimanche 12 décembre 1965

La cérémonie de prise du pouvoir est organisée dans un décor grandiose. Dans l´hémicycle, toutes les forces vives du Congo sont réunies pour la circonstance. Le nouveau président prononce son discours-programme. C’est un sévère réquisitoire, suivi d'une analyse critique de la situation politique, financière, économique et sociale du pays. Il dénonce les conflits stériles des politiciens qu´il a "pembenisés" à cause du chaos, du désordre, de la négligence et de l’incompétence. Il appelle le peuple à se mettre au travail afin d’engager le pays dans la voie de l’industrialisation. Le général évoque aussi les grands projets à venir comme ceux de la construction du barrage d’Inga et de l’usine sidérurgique de Maluku. Il annonce la réduction de la rémunération des députés, suspend le droit de grève et rappelle la mesure de suspension édictée au lendemain  du coup d’État laquelle frappe les quelque 223 partis politiques congolais recensés. Il déclare : " J’ai décidé de rester au pouvoir pendant cinq ans. Il a fallu cinq ans aux politiciens pour conduire le pays à la ruine. Je me donne cinq ans pour conduire, avec votre aide à tous, le pays vers la prospérité. "

 

Mardi 14 décembre 1965

Mobutu se rend à l’université Lovanium. Les étudiants lui font visiter le complexe sportif flambant neuf, le Plateau, la paroisse catholique Notre Dame de la Sagesse et le bâtiment administratif. Le président rencontre toute la communauté universitaire dans la salle de promotions. L’accueil est chaleureux et le dialogue fructueux avec les étudiants groupés dans les deux plus grandes associations estudiantines: l’Union générale des étudiants congolais (UGEC) et l’Association générale des étudiants de Lovanium (AGEL). Par la voix de Nkanza Ndolumingu, président de l´UGEC, ils lui demandent de faire appel à l´élite congolaise.

 

Vendredi 31 décembre 1965

Pour la saint Sylvestre, Mobutu adresse son message du Nouvel an 1966 à la nation congolaise. Il annonce dans la foulée que dès le lendemain les plus hautes autorités du pays cultiveront obligatoirement un champ d’au moins un hectare, et précise qu’il donnera lui-même l’exemple.

 

Les années charnières

En 1966 (déclarée année de l´intérieur) et 1967 (année de l´agriculture), Mobutu prend une série des mesures pour renforcer son assise sur l´échiquier politique congolais.

 

1966 :

  • 9 janvier, le Corps des Volontaires de la République (CVR) est fondé  par Gaston N’Sengi Biembe (président) et Paul-Henri Kabayidi (secrétaire général).  Destinée à mobiliser la population derrière Mobutu, cette structure a aussi pour mission d´assurer la vigilance et l´éducation citoyenne.
  • 7 mars, Mobutu déclare : " Le peuple et moi, nous ne faisons qu’une seule et même personne". Le même jour, Il signe l’ordonnance-loi n°66/92 bis  qui confisque au Parlement les quelques garanties de contrôle qui lui était restées.
  • En avril, le nombre de provinces passe de 21 à 9 pour affaiblir les liens tribaux et ethniques. Du coup, les provinces perdent leur autonomie et les gouverneurs deviennent des simples fonctionnaires permutables. Le 14, le cacique Jean Bolikango est révoqué du gouvernement.
  • 3 mai, débaptisation de la capitale et de certaines villes du pays.
  • 22 mai, Mobutu s´accorde les "pleins pouvoirs". Le pouvoir législatif est transféré à l´exécutif.
  • Le 1er juin sont pendus quatre hommes politiques de haut rang.
  • 30 juin, Mobutu réhabilite Patrice Lumumba à l’occasion de le fête nationale et déclare : "Gloire et honneur à l’illustre Congolais, au grand Africain, au premier martyr de notre indépendance, Patrice Emery Lumumba, tombé victime des machinations coloniales. Au nom du gouvernement, nous le proclamons officiellement en ce jour héros national".
  • 26 octobre, fin du bicéphalisme politique et éviction de Léonard Mulamba. Le poste de Premier ministre supprimé, Mobutu détient le quasi-monopole du pouvoir exécutif tout en contrôlant les pouvoirs législatif et judiciaire. Le 29, Sophie Lihau-Kanza entre au gouvernement en remplacement de  Blaise-Oscar Mulelemu.
  • 7 novembre, le Secrétariat général à la Présidence est crée. Le secrétaire général n´est autre que Gérard Kamanda, ancien président de l´UGEC.

 

 

1967 :

  • En janvier a lieu la reforme monétaire. Le zaïre remplace le franc congolais. Au cours officiel, il vaut 2 dollars, 100 francs belges, 1000 francs congolais.
  • 17 (18?) avril, à Mbandaka où il se trouve, Mobutu annonce la fondation du MPR.
  • 20 mai, naissance officielle du MPR avec la proclamation de son manifeste à Nsele. Le Mouvement populaire de la révolution emprunte et confisque à l’UGEC son logo (le flambeau), sa devise (servir en non se servir) ainsi que plusieurs de ses résolutions (le nationalisme, l’indépendance économique). La constitution du MPR est présentée par le secrétaire général Alphonse-Roger Kithima.
  • 23 juin, sept syndicats dont l´UTC (Union des travailleurs congolais), la FGTK (Fédération générale du travail du Kongo) et la CSLC (Confédération des syndicats libres du Congo) organisent un congrès à l´issue duquel toutes les organisations fusionnent pour créer un syndicat unique, l´UNTC (Union nationale des travailleurs congolais)
  • 24 juin, Mobutu promulgue une nouvelle constitution en remplacement de celle du 1er août 1964 dite de Luluabourg suspendue lors du coup d´État. Elle est adoptée par référendum avec 97,8 % de oui.
  • 27 juin, dissolution du Parlement élu en avril-mai 1965 après la promulgation de la nouvelle constitution.
  • En juillet, nait la Jeunesse du mouvement populaire de la révolution (JMPR) en remplacement  du CVR.

 

Mokako sua, cent ans tumutombele…

Fin 1967, l’administration et les services secrets sont placés sous les bottes de Mobutu. Tous les pouvoirs (exécutif, législatif, judiciaire) sont concentrés entre ses mains; toutes les compétences (politique, sociale, économique, militaire, financière, coutumière, juridique, foncière) sont désormais en sa possession. Disposant de facto du droit de vie ou de mort de ses concitoyens, Mobutu est devenu le seul maître à bord après avoir hermétiquement verrouillé toutes les institutions grâce à une constitution taillée sur mesure. Le grand léopard fait alors passer le Congo d’une démocratie civile fédérale à une dictature militaire personnalisée. Il ne va jamais honorer sa promesse de remettre le pouvoir aux civils. Au contraire, il se fait élire pour la première fois en 1970 par le score soviétique de 99,99 % des voix. Ad vitam eternam, Mobutu va diriger la RDC d´une main de fer pendant trente-deux ans.

 

Samuel Malonga

 

 

 

Les circonstances du décès du chanteur Chantal Kazadi

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Les circonstances du décès du chanteur Chantal Kazadi

De gauche à droite: Sangana et Chantal Kazadi

Chers lecteurs mbokatiers,

vous avez entendu parler de la mort de Kazadi Chantal, mais jamais su dans quelle circonstance , ni où est -il mort.

Aujourd’hui, rassurez-vous je vous livre ici la vraie version sur la mort de Chantal Kazadi; vraie version parce qu’elle provient de la bouche de la personne qui l'a exécuté à Kananga.

En effet, un jour par hasard je fredonnais une des chansons de Chantal, et après j'ai exprimé mes regrets d'avoir perdu un musicien de grand talent... Un monsieur qui se trouvait en face de moi -et c'était dans sa maison, me dit : « Sais-tu de quelle façon ce jeune homme a-t-il trouvé sa mort? J'ai dit non ! Et au monsieur d'enchaîner: « Mis dans un sac  chacun et avec une grosse pierre, ils étaient au nombre  de trois comme amis et 5 autres geoliers ». Je me suis dit ce même monsieur, celui qui a mis Chantal et ses deux amis dans un sac chacun , dans une jeep nous sommes arrivés sur le pont de la rivière Lulua à minuit. Nous les avons jetés dans cette rivière avec notre haut gradé chef lieutenant Ingila.

Le monsieur est devenu aujourd’hui un simple malheureux pêcheur au Lac Moëro à Kilwa ( au Katanga). Son nom est « Tambwe », originaire de Maniema ex-militaire. Selon lui, l’ordre était venu de Kinshasa: « Exécuter tous les bandits à mains armées » . Est-ce que Chantal en était-il un?  Oui ou non . 

 

 Mbuyi Kayembe

 

 

 

Notre commentaire.

Nous rappelons d’emblée que ce témoignage fait partie du travail de mémoire qui sous-tend l’action de notre site. Il (témoignage) peut être  recoupé ou enrichi par d’éventuelles révélations supplémentaires sur le décès du chanteur Chantal Kazadi.

Notre site n’étant pas un tribunal, son but est  de rapporter  le plus objectivement possible les faits passés, en vue de prévenir   d’autres abus tels que  les viols, la corruption , les arrestations arbitraires, les exécutions sommaires, l’impunité,  etc, etc.

Mais l’actualité nous apprend que rien n’a vraiment changé en RDC. Sinon il n’y aurait pas tous ces assassinats politiques et la découverte de « charnières », comme si l’histoire n’a jamais édifié les dirigeants actuels.

 

Messager

 

Que signifient ces noms Tetela ?

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Que signifient ces noms Tetela ?

Bonjour mes ami(es),

Je suis vraiment ravi de vous suivre sur le site. Par la présente moi Owandji, j'aimerais savoir beaucoup plus sur les Batetela, et s’il existe un dictionnaire de Tetela- français ou TETELA-LINGALA? Car mon souci est de savoir la signification des noms. par ex: que signifient les noms ci-après en français tout comme en lingala :

 AWUYI, LOHATA, ANYEKOMO, OKOMBE, NDJALI, OTSHUDI.

 

Michel Owandji

 

Les républiques lumumbistes du Congo

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Les républiques lumumbistes  du Congo       

                       

Entre 1960 et 1965, le Congo-Léopoldville est malade de ses politiciens. Sur base tribale ou idéologique, des provinces proclament leur indépendance quelque temps seulement après le 30 juin 1960. L’existence éphémère desdits micro-États ne décourage guère les sécessionnistes. Au contraire. Avec ses crises politiques à répétition, le Congo devient un véritable puzzle divisé par des dissensions internes et morcelé par des seigneurs de guerre. Livré aux prédateurs, le jeune État est à la merci des intérêts tribaux ou régionaux sans oublier des diktats stratégiques ou idéologiques huilés par les grands trusts internationaux et les puissances étrangères. La RDC est en proie à des conflits continuels qui mettent en danger la cohésion nationale et l’indépendance chèrement acquise. Outre l’État du Katanga (11 juillet 1960 – 14 janvier 1963) et l’État autonome du Sud-Kasaï (8 août 1960 – 30 décembre 1961), le Congo a aussi connu deux républiques dirigées par des lumumbistes. Les deux États nationalistes à l´intérieur du Congo indépendant avaient Stanleyville comme capitale. C’est la ville symbole des lumumbistes car c’est là que Lumumba fonde le MNC en 1958 et débute sa fulgurante carrière politique.

 

 

  1. La République Libre du Congo (12 décembre 1960 - 4 août 1961)

Lorsque le 5 septembre 1960, Kasa-Vubu démet Lumumba de sa fonction de chef du gouvernement, plusieurs lumumbistes quittent clandestinement Kinshasa pour s’installer à Kisangani. Les lumumbistes qui se disent aussi nationalistes sont un mélange hétéroclite de plusieurs partis politiques entre autre le PSA, le CEREA, le MNC-Lumumba, la COAKA (Coalition Kasaïenne), l’Union Démocratique Africaine (UDA) ou le Regroupement congolais (REKO). Arrivée sur place, en sa qualité de vice-premier ministre du gouvernement déchu, Antoine Gizenga, y installe son gouvernement le 14 octobre 1960 pour préparer l´arrivée de Lumumba. La légalité vient de s’exiler dans cette ville. Révoqué par Kasa-Vubu et réfugié dans le Haut-Congo, le général Victor Lundula, oncle de Lumumba, s´allie à Gizenga. Ses troupes vont de succès en succès. L´armée gizengiste s´empare de Bukavu et de Manono, la capitale de l´étain. Elle rafle ensuite le Sankuru voire même Luluabourg pour un temps. Le but des lumumbistes est clair: conquérir le Congo et l´organiser à partir de Stanleyville. Le 12 décembre 1960, Gizenga proclame solennellement l´avènement de la "République Libre du Congo". Stanleyville est le siège du gouvernement légal et la capitale provisoire du Congo indépendant. Le nouvel État est aussitôt reconnu par 21 pays (progressistes) d’Afrique (Égypte, Guinée, Ghana, Algérie, Libye, Maroc), d´Asie (Ceylan, Mongolie, Chine, Irak) et d’Europe (URSS, Allemagne de l´Est, Yougoslavie, Albanie, Pologne, Hongrie), sans oublier Cuba.

 

Composition du gouvernement nationaliste du Congo-Stanleyville.

 

Président du Conseil des ministres : Antoine Gizenga (PSA)

 

Ministres :

  • Défense nationale: Antoine Gizenga (PSA)
  • Éducation nationale ? Ministre résidant au Caire : Pierre Mulele (PSA)
  • Affaires Étrangères et Ministre délégué à l’ONU? : Thomas Kanza
  • Affaires Intérieures : Christophe Gbenye (MNC-L)
  • Information: Anicet Kashamura (CEREA)
  • Commerce Extérieur : Marcel Bisukiro (CEREA)
  • Finances : Gabriel Yumbu (PSA)
  • Budget : Augustin Kaïsala (MNC-L)
  • Justice : Remy Mwamba (BALUBAKAT)
  • Affaires Économiques : Ambroise Eleo (MNC-L)
  • Mines : Edmond Rudahindwa (REKO)
  • Agriculture : Joseph Lutula (MNC-L)
  • Travaux Publics: Alphonse Ilunga (UNC)
  • Communications: Alphonse Songolo (MNC-L)
  • Travail: Joachim Masena (PSA)
  • Classes Moyennes: Joseph Mbuyi (MNC-L)
  • Santé: Grégoire Kamanga (COAKA)

 

Secrétaires d’État aux Affaires étrangères : André Mandi (MNC-L)

Chef de cabinet  du Premier Ministre: Valentin Lubuma (PSA)

Président du gouvernement provincial: Jean-Faustin Manzikala (MNC-L)

 

Ambassadeurs:

  • Chine: Bernardin Mungul Diaka (PSA)
  • Le Caire: Samone Fall

 

Hymne national : MNC Uhuru (Joseph Kabasele et l´African Jazz)

 

Monnaie : Monnaie de compte c´est-a-dire une monnaie imaginaire, fictive  qui

                  n´existe pas en espèces réelles mais qui sert seulement à faciliter les  

                  comptes

 

Le gouvernement du Congo-Stanleyville partage le pouvoir avec le gouvernement provincial dirigé par Manzikala remplaçant de Jean-Pierre Finant tué à Bakwanga. La proximité des deux exécutifs parallèles opérant quasiment sur une même et seule entité territoriale est sujette à des tensions permanentes. Cette proximité ne facilite pas la vie politique dans la république rebelle. Le gouvernement nationaliste et le gouvernement provincial se disputent constamment le leadership de Stanleyville la capitale. Gizenga dont la garde est uniquement composée de femmes ne consulte personne, convoque rarement le Conseil des ministres. Les ministres lumumbistes se préoccupent surtout de mener le  train de vie qu’ils estiment correspondre à leur dignité. Gizenga lui-même est entrainé dans une sordide affaire avec son ambassadeur au Caire en la personne de Samone Fall, un Congolais d’origine sénégalaise. Selon Ludo Martens, le gouvernement Gizenga a affrété en juillet 1961 un avion de la compagnie Swissair, pour amener 6 tonnes d’or au Caire pour l’achat d’armes et de matériel. L’ambassadeur Fall est chargé d’en placer une tonne et demie  dans une banque suisse. Mais l’or et le diplomate sénégalo-congolais disparaissent dans la nature. Le gouvernement Gizenga ne fera pas long feu car politiquement miné par des dissensions internes. Lors de la réconciliation issue du conclave de Lovanium (22 juillet – 2 août 1961), plusieurs ministres se laissent convaincre d’abandonner l’aventure. Sept parmi eux feront partie du gouvernement Adoula. Antoine Gizenga lui-même y occupera le poste de vice-premier ministre. Il est arrêté en 1962  pour trahison et interné à l´île Bula-Mbemba située sur l’embouchure du fleuve Congo dans le Kongo-Central. Devenu Premier ministre, Moïse Tshombe le fera sortir de prison le 15 juillet 1964.

 

 

  1. La République Populaire du Congo (5 août - 30 novembre 1964)   

En 1964, les différentes sécessions sont matées.  Si l’État du Katanga, celui du Sud-Kasaï et la république libre du Congo ne sont que d´amers lointains souvenirs, la rébellion ne s’avoue pourtant pas vaincu. Elle gagne du terrain. Les mulélistes au Kwilu et les Simba à l´Est allument des nouveaux foyers. Le 5 août 1964, l’Armée Populaire de Libération (APL) conduite par le lieutenant-général Olenga s´empare de Stanleyville. Peu après, les dirigeants du Conseil National de la Révolution (CNL) s´y installent. La République Populaire du Congo est créée par le décret-loi du 5 septembre 1964 avec 6 provinces, dans les limites ayant existé au 30 juin 1960. Le gouvernement révolutionnaire comprenant 17 ministres d´après l´Ordonnance n°2/64 est proclamé. Le nouvel État lumumbiste est aussitôt reconnu par sept pays dont l´URSS et l´Égypte de Nasser. La RPC s’est installée sur les décombres de la République Libre du Congo est a occupé presque l’étendue de son territoire. Mais il y a lieu de signaler l’appellation République Populaire de la Libération trouvée dans certains documents délivrés par les révolutionnaires en août 1964. Cette portion du Congo en rébellion s’appelait-elle ainsi officieusement en ses débuts? La question mérite d’être éclaircie par les historiens.

 

Composition du gouvernement révolutionnaire de la RPC

 

Chef d’État : Christophe Gbenye

 

Ministres

  • Premier ministre : Christophe Gbenye
  • Affaires Étrangères et Commerce  Extérieures: Thomas Kanza
  • Défense : Gaston Soumialot
  • Travaux publics : François Sabiti
  • Intérieur : Assumani Senghie
  • Finances : Sylvain Kama
  • Ministre plénipotentiaire auprès de la Tanzanie, l’Ouganda et le Kenya ; Secrétaire d’État aux Affaires Étrangères : Laurent-Désiré Kabila

 

  • Commandant en chef de l’APL : lieutenant-général Nicolas Olenga
  • Attaché militaire du Président : major Kandeka
  • Administrateur de la Sécurité nationale : Elonga Kaniki
  • Gouverneur de la province du Haut-Congo : François Aradjabu / Alphonse Kingisi

 

En raison de l´absence à Stanleyville de plusieurs ministres non encore nommés, la RPC recourt aux ministres intérimaires. Ainsi le chef du gouvernement Gbenye a remplacé les titulaires des Finances, des Affaires économiques, des Affaires étrangères et du Commerce extérieur, de l´Éducation nationale, de la Santé, du Plan et Coordination. Le ministre de la Défense Soumialot s´occupe de l´Intérieur, la Justice, l´Information, les Affaires sociales, Travail, Jeunesse et Sport. Outre les TP, Sabiti l´est aussi pour la Fonction Publique, les Mines, Terres et Énergie, les PTT, l´Agriculture, les Eaux et Forêts. On note que le pouvoir est partagé par le trio Gbenye-Soumialot-Olenga. La République Populaire du Congo dispose d´une radio (Radio Stanleyville devenue Radio Uhuru). Les nouvelles sont diffusées dans les quatre langues nationales: lingala, kikongo, tshiluba et swahili. Le journal, "Le Martyr", est l´organe de combat du Conseil National de Libération. Le slogan est "La patrie ou la mort". Quant à l’APL, elle a intégré des docteurs-féticheurs dans ses unités. On en trouve un dans chaque peloton. Le docteur-féticheur a un grade militaire. Le plus célèbre de tous ces charlatans est la sorcière Marie Onema, la préférée du général Olenga. Il l’a fait venir spécialement du Sankuru afin qu’elle veille sur sa santé militaire.

En cette année 1964, Christophe Gbenye se révèle aux yeux du monde non pas comme un chef d’État mais plutôt comme un homme à la tête d’une rébellion cruelle au vu des exactions dont sont victimes les Congolais.  Les fonctionnaires, les magistrats, les enseignants, tous ceux qui savent lire et écrire sont assassinés par les révolutionnaires. A Stan, si les uns sont tués devant le monument de Lumumba devenu l’autel où sont massacrés tous les traitres au lumumbisme ;  les autres sont jetés dans la rivière Tshopo ou fusillés au stade. Les étrangers ne sont pas en reste. Les missionnaires protestants et catholiques sont particulièrement visés. Depuis la prise de Stan et la proclamation de la RPC, la mobilité des Occidentaux est fortement réduite. Ils sont soumis à des traitements dégradants. Certains sont ou brutalisés ou assassinés. Quelque 2375 ressortissants étrangers à Stan et à Paulis (Isiro) sont otages des révolutionnaires. Il y a parmi eux 525 Belges dont le consul Patrick Nothomb, 50 Américains, des Britanniques, des Indiens, des Pakistanais, des Grecs, des Chypriotes, des Soudanais. Lorsque le 14 novembre, le gouvernement Tshombe se met d´accord avec les Belges et les Américains pour lancer une opération aéroportée sur Stanleyville, Gbenye en furie lance des menaces sur les colonnes du journal Le Martyr des 14 et 15 novembre 1964. Il déclare à cet effet: «Nous fabriquerons nos fétiches avec les cœurs des Américains et des Belges et nous nous habillerons de leurs peaux.» La République Populaire du Congo avec son gouvernement révolutionnaire proche de Moscou et de Pékin ne reçoit aucune aide des nations progressistes. Gbenye s´en plaint même dans un télégramme pathétique adressé à Nkrumah, Sekou Touré, Ben Bella, Nasser, Modibo Keita et le Secrétaire général de l’OUA Diallo Telli. « Vous m’avez laissé seul sous les bombardements américains et belges. Stop. Vous lancez un dernier cri au nom de Lumumba, si vous n’intervenez pas dans quelques heures, j’adopterai la politique de terre brûlée, ainsi Américains et Belges ne trouveront que désert. Full stop. ». La nuit du 23 novembre, des soldats de l’Armée nationale congolaise, des diabos katangais, des Cubains, des volontaires occidentaux, des mercenaires rassemblés dans l´opération Ommegang sous les ordres du colonel Frédéric Vandewalle se dirigent vers Stan. Le 24 novembre, les para-commandos de l´opération Dragon rouge transportés par des C-130 américains sautent sur la capitale de la RPC. L´opération aéroportée Dragon noir est menée sur Paulis. Des milliers d´otages congolais et étrangers sont libérés des griffes des révolutionnaires dans les deux villes. Leur captivité a duré 111 jours. La conjugaison des forces américano-belgo-congolaises vient mettre fin à l´existence de la RPC et à ses excès. S´ensuit une opération de nettoyage par l´ANC et les Diabos katangais supervisée à Stan par Nendaka dont plusieurs membres de famille avaient été massacrés par les Simba. Les cités indigènes (Mangobo, Belge I et Kabondo) sont ratissées puis nettoyées. Plusieurs dirigeants de la  république socialiste et révolutionnaire sont tués ou se sont enfuis. Le "président" autoproclamé Christophe Gbenye prend le chemin de l´exil. En Ouganda, le chef rebelle va former un gouvernement dans lequel Toni Nyati, le futur Mandungu Bula Nyati, sera ministre de la Défense et de l´Information.

 

Samuel Malonga

 

Le chanteur Kilola repéré en 1979 à Abidjan !

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Le chanteur Kilola repéré en 1979 à Abidjan !

Kilola, ancienne vedette de l’orchestre Lipua-Lipua (Nouvelle génération) avait été repéré en 1979 à Abidjan au sein du groupe dénommé Micky-Micky , comme l’atteste la coupure du journal Elima du 3 septembre 1979. Avec ce même ensemble, Kilola avait livré des concerts dans plusieurs pays de l’Afrique de l’Ouest notamment : la Sierra-Léone, le Bénin,  le Togo et  le Nigéria.

Selon toujours la même source, Kilola s’était rendu en septembre 1979 à Lagos pour procéder à l’enregistrement d’un 33 tours contenant sept chansons.

Cette information nous renseigne sur le parcours musical de Kilola après son départ de l’orchestre Lipua-Lipua. Qu’est-il devenu après ce voyage ?  Nous attendons des précisons auprès de ceux qui auraient de ses nouvelles. Pourquoi pas auprès de lui-même.

 

Messager

 

Coupure du journal Elima du 3 septembre 1979

 


RDC : Tout dialogue mène au partage des postes.

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RDC : Tout dialogue mène au partage des postes.

Nous reprenons intégralement l’article de notre confrère Kimp, du journal « Le phare » du 25 novembre 2015 sur l’historique des concertations depuis la Table ronde de Bruxelles de 1960 jusqu’au dialogue prévu entre l’UDPS et Joseph Kabila. Selon cet article, tout dialogue en RDC a toujours abouti au partage des postes, comme le redoute une majorité de l’opinion congolaise actuellement. Mais pourquoi s’entête-t-on à organiser des consultations dont l’issue est connue d’avance, c’est-à-dire, le partage du pouvoir et la prolongation du mandat de Kabila ? Nous invitons nos lecteurs à lire attentivement cet article et à émettre librement leurs opinions.

 

 

De Bruxelles (janvier 1960) à Sun City (décembre 2002) : RDC, tout dialogue mène au partage des postes

lephare 25 novembre 2015

 

 

Le dernier verrou qui bloquait la participation de l’UDPS (Union pour la Démocratie et le Progrès Social) d’Etienne Tshisekedi et de plusieurs partis de l’Opposition au Dialogue national a sauté le week-end dernier. Présenté comme le principal obstacle à une médiation internationale exigée par ces formations politiques, Joseph Kabila a lâché du lest en proposant, dans une lettre adressée au Secrétaire général des Nations Unies, un chapeau de quatre noms (Kofi Annan, Dos santos, Moustapha Niasse et Saïd Djinnit) dans lequel ce dernier pourrait tirer la personnalité appelée à réunir les forces politiques et sociales congolaises autour d’une même table. Le menu du jour est archiconnu : le processus électoral.

Mais, une vieille tradition inaugurée en 1960, avec la Table Ronde de Bruxelles (janvier-février 1960) veut que chaque fois que les Congolais sont appelés à résoudre une crise qui menace la survie de leur patrie, ils finissent par le partage des postes de responsabilités à divers niveaux : gouvernement, parlement, entreprises publiques, diplomatie, magistrature, territoriale, armée, police, services de renseignements, etc. Les archives nationales renseignent que ce fut le cas avec les « pères de l’indépendance » à leur retour de Bruxelles, des « frères ennemis » congolais après la Conférence de Lovanium en 1961, de la Conférence Nationale Souveraine en 1992, du Conclave des Mobutistes et leurs alliés débauchés de l’Opposition en 1993, de l’association momentanée entre Mobutistes et dissidents de l’Union Sacrée en 1994 ( 3me Voie), du Dialogue
Inter-congolais en 2002 et, dernièrement, les Concertations nationales en septembre-octobre 2013.

Le sentiment général, chez les Congolais, est que le Dialogue national en gestation va être une nouvelle occasion, pour les leaders des forces politiques et sociales, de se partager des postes de gestion, avant la tenue d’élections qui ne pourraient s’organiser dans les délais constitutionnels. Un coup d’œil dans le rétroviseur du passé suffit pour se convaincre que la tradition ne va pas être démentie.

Kasa-Vubu président… Lumumba 1er ministre

Aussitôt après l’obtention, par les délégués congolais, de l’accord de la Belgique pour l’indépendance et la fixation de la date de la passation des pouvoirs (30 juin 1960), les leaders politiques étaient revenus en catastrophe au pays pour des tractations concernant l’élection du Président de la République au Parlement (second degré), la formation du gouvernement, la répartition des sièges au Parlement.

En conséquence, ils avaient laissé aux étudiants et petits commis la lourde charge de débattre du « Portefeuille » du futur Congo indépendant, dans le cadre de la Conférence économique. Non outillés pour les dossiers économiques, les pauvres représentants de Kasa-Vubu, Lumumba, Bolikango, Kamitatu, Tshombe, KalonjiDitunga et autres s’étaient fait rouler dans la farine. Les dividendes politiques que chacun d’eux escomptaient tirer de sa participation à la Table ronde, c’était le gain de plusieurs portefeuilles ministériels et sièges au Parlement.

Conférence de Lovanium : Gouvernement Adoula

Au lendemain de l’indépendance, le Congo entre dans une zone de fortes turbulences marquée par la mutinerie de la Force publique (Armée nationale) en juillet 1960, la sécession du Katanga et du Sud-Kasaï en août, le coup de force du colonel Mobutu contre le président Kasa-Vubu (laissé tout de même à son poste) et le Premier ministre Lumumba en septembre 1960, l’assassinat du dernier cité en janvier 1961. Dirigé par des « Commissaires généraux », le pays est au bord du gouffre. Resté en poste, le président Joseph Kasa-Vubu est obligé de faire appel aux troupes de l’ONU, pour sauver ce qui peut encore l’être.

Lumumba aussitôt disparu, une série de rencontres entre Congolais est amorcée, sous la médiation tantôt africaine, tantôt internationale, en vue de les réconcilier. Après les rendez-vous infructueux de Brazzaville, Tananarive et Mbandaka, celui de Lovanium sera le bon, avec la sortie du gouvernement Adoula en 1961. A cette étape, les portefeuilles ministériels sont largement partagés entre des délégués du pouvoir central à Léo (Kinshasa) et ceux d’anciens chefs rebelles (Gizenga, Gbenye, Soumialot) retranchés à Kisangani.

CNS : Tshisekedi Premier ministre

Sérieusement bousculé par la vague de la démocratisation en 1990, le maréchal Mobutu Sese Seko, crédité alors de 25 ans d’un règne sans partage à la tête d’un pays qui s’appelle encore le Zaïre, n’a d’autre alternative pour survivre politiquement que de prendre l’amère pilule d’une Conférence Nationale Souveraine (CNS), qui s’apparente au procès de son régime. Mis à mal par les « Forces Acquises au Changement »,
lâché par les principaux dignitaires du MPR/ Parti-Etat, il ne peut rien contre la « dynamique » de la salle, qui aboutit à l’élection du Premier ministre Etienne Tshisekedi en août 1992, chargé de conduire une transition de 24 mois et de tenter de redresser économiquement le pays. L’« Elu de la CNS » met en place un gouvernement de 21 ministres. Quelques « Conférenciers » triés sur 2.800 sont versés dans le Haut Conseil de la République (Parlement).
Mais avant que la CNS ne boucle la boucle, une grave divergence surgit entre Mobutu et Tshisekedi dans la mise en circulation de la coupure de « 5 millions de Zaïres », jugée par le Chef de l’Etat salutaire pour l’économie nationale mais suicidaire pour son Premier ministre.
Le bras de fer s’achève par le limogeage du chef du gouvernement.
Celui-ci est remplacé, un peu comme en 1960, par une équipe de Secrétaires généraux de l’Administration publique. Fermée précipitamment, la CNS voit ses « Résolutions exécutoires et opposables à tous » jetées dans la poubelle.

Le Gouvernement Birindwa

Après avoir plié sans rompre durant les deux années cauchemardesques de la CNS, Mobutu rebondit en remettant en place son Conseil Législatif (Parlement) monocaméral et en initiant un Conclave ayant pour participants des Mobutistes et des dissidents de l’Opposition. Au terme des assises des FPC (Forces Politiques du Conclave) en 1993, un nouveau Premier ministre est élu : Faustin Birindwa, ancien cadre de l’UDPS. Il forme un nouveau gouvernement composé des fidèles de Mobutu et de ceux que l’on appelait les « taupes » de l’Opposition.
L’ex-Zaïre est alors confronté au dédoublement des institutions, avec deux gouvernements (Tshisekedi et Birindwa) et deux Parlements (Haut Conseil de la République avec Mgr Monsengwo et Conseil Législatif avec Anzuluni Bemba).

Kengo Premier ministre

Après une année de confusion, Mgr Monsengwo finit par convaincre Mobutistes et Opposants de s’inscrire à une « 3me Voie » – synonyme de la liquidation du gouvernement de Tshisekedi et de celui de Birindwa au profit d’une nouvelle équipe ministérielle, dont la direction est confiée à Léon KengowaDondo, mobutiste fiché opposant radical après la fin du monopartisme en avril 1990 et pendant la CNS, mais transformé en opposant modéré au lendemain de ce forum. Son gouvernement est une symbiose de mobutistes et d’opposants ayant pris leurs distances vis-à-vis d’Etienne Tshisekedi.

Sun City : véritable « tombola nationale »

S’il y a dans ce pays, un forum qui n’avait rien à envier à une «tombola nationale », c’est bel et bien le Dialogue Inter-congolais, organisé de février à décembre 2002 à Sun City, en Afrique du Sud. Le partage du « gâteau national » entre belligérants, opposition et société civile avait donné, au sommet de l’Etat, un monstre dénommé 1+4 (un Président et quatre vice-Présidents), une soixantaine de ministres et vice-ministres, un Parlement (Sénat et Assemblée Nationale) composé de tous les participants au Dialogue Inter-congolais, quatre institutions d’appui à la Démocratie (Haute Autorité des Médias, Observatoire National des Droits de l’Homme, Commission Electorale Indépendante, Commission Vérité et Réconciliation), des quotas de mandataires publics, de gouverneurs de provinces, d’ambassadeurs, d’officiers de l’armée et de la police, de responsables des services de renseignements, etc.
Le Dialogue national va-t-il vraiment se terminer sans la mise en place d’un Gouvernement et d’un Parlement de transition, le partage de postes dans les entreprises publiques, la territoriale, la diplomatie…
? Beaucoup de Congolais sont dans le doute. Mais si tel est le cas, ce serait l’exception qui confirmerait la règle. 

Kimp                                   

 

Quand le rap français se congolise…

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Chers amis mbokatiers,

Depuis que nous avons quitté le pays, il s’est passé beaucoup de choses dans la diaspora congolaise à travers le monde sans que cela puisse être signalé comme il le fallait. Nous avons l’habitude sur notre site (Mbokamosika) d’effectuer un travail de mémoire sur ce que nous avions vécu au pays, sans nous préoccuper outre mesure du progrès réalisé par nos enfants et le reste de la diaspora congolaise.

Pour pallier cette lacune, nous allons désormais vous informer davantage sur la diaspora congolaise, en comptant à cet égard sur la contribution de tout le monde. Envoyez-nous tout ce que vous remarquez dans la diaspora congolaise : les faits divers, les exploits sportifs, les actes de bravoures, les réussites scolaires exceptionnelles, etc, etc.

Comme d’habitude, nous nous engageons comme d’habitude, à indiquer les sources ou les origines des informations que vous nous transmettrez, à l’instar du présent article intitulé « Quand le rap français se congolise » de Onassis 2308/belga, envoyé par Tousaint Nguembe.

Messager

 

 

Quand le rap français se congolise…

ActualitéDiasporaMusique

par La Rédaction


On les dénombre plus d’une dizaine. Actuellement, les jeunes artistes originaires du Congo de Kinshasa qui font fureur en France. La musique rap à la congolaise fait d’eux des produits remarquables de tel enseigne que le rap français a pris le sens du rythme de sons, de mots et de la touche apporté par ces fils Lumumba, qui gardent leurs originalités grâce à la symbiose du hip hop au ndombolo, aux rythmiques envoutées de la rumba aux sons Rnb. Youssoupha, Maitre Gims, Gradur, Shin Sekay, Kozi, Badi, Poison Mobutu, S-Pi, Despo Rutti, Tito Prince, Bana C4… la musique française ne peut brandir cinq meilleurs sans citer deux de ces derniers.

Une nouvelle école mwana poto du rap (mwana poto indique des Européens étant issues de l’immigration congolaise) ayant me fer de lance Gradur et Niska inonde la toile de vidéos dans lesquels s’enchaînent pas de danse empruntés au ndombolo remixé à la sauce états-unienne des banlieues et onomatopées similaires à celles lancées dans les nganda de Matonge.

Déjà avant ce déferlement de « Niama » Kozi Niama, de « Ndeko » de « Sheguey » Gradur, les artistes confirmés et influents que sont Youssoupha et Maitre Gims, tous deux fils d’artistes sur-confirmés dans la musique congolaise (Tabu Ley Rochereau pour le premier et Djanana Djuna du groupe Viva La Musica pour le second) marquèrent fièrement leur double appartenance en semant ici et là quelques graines bantoues histoire de voir éclore quelques jeunes pousses dans une musique urbaine bien forgée quant à elle dans les HLM français.

Assistons-nous à une «Congolisation» du rap français ?

Après les années 60 et ses fausses promesses d’indépendance, dans une économie sociale inexistante, le moyen le plus populaire de s’enfuir du misérabilisme n’est plus que jamais la musique pour le jeune Congolais. De là, de grands paroliers accompagnés de musiciens de même envergure écriront la culture congolaise de notes qui leur restera propre. Franco Luambo, Tabu Ley Rochereau, Pépé Kallé et leurs acolytes propagent la fièvre de la rumba au-delà des frontières congolaises.

Les pays africains voisins et moins voisins se verront contaminés par cet ebola musical, le virus devient le plus puissant mutant de rumba à soukous, avec l’introduction des atalaku (sorte de DJ à l’africaine), lesquels ambiancent d’interminables breaks musicaux appelés sébéne. Le sébéne est un break musical où l’un des guitaristes est mis à l’avant pour un solo effréné dans le but de faire danser l’assistance. C’est le départ d’une chorégraphie individuelle ou collective. Une nouvelle danse est créée pour chaque nouveau hit circulant en VHS dans un réseau parallèle.

Cette fois, c’est pa Wemba, Koffi Olomidé, King Kester Emeneya, Madilu System, Tshala Muana qui donne la formule gagnante plus tard rejoint par JB Mpiana, Werrason, Fally Ipupa, Bill Clinton, Ferré Gola, Fabrégas,… C’est en « s’enjaillant » sur la musique de cette nouvelle génération de groupes congolais que les rappeurs de la diaspora congolaise grandissent dans les métropoles françaises. Aux fêtes de famille, et tout afro-descendant sait qu’elles seront nombreuses, il y a toujours cette Tante qui te force à danser et à montrer tes talents de machine à bouger sur ces rythmes entraînant.

Le lingala, la langue de charme

Une première vague de rappeurs issue de la diaspora congolaise, à la fin des années 90, fait son apparition sur le PAF, le Bisso na Bisso (= entre nous) ayant Passi me chef d’orchestre, épaulé par Mystik, Arsenik et les 2 bal du Ménage à 3 proposent des sonorités tirées du folklore de leur racine, comme le témoigne le nom du premier album du collectif intitulé « Racines ».

En constante évolution, le lingala est une des langues les plus utilisées dans la musique africaine pour son swing et sa chaleur. Aujourd’hui, nous pouvons l’entendre sur de la trap music et autres sonorités électroniques, utilisée par Tito Prince, Kozi Niama ou encore S-Pi. Sur des instrumentaux plus classiques, Escobar Macson, Despo Rutti ou Poison Mobutu usent de cette africanité au paroxysme. Sur des productions plus expérimentales là encore la diaspora congolaise compte son lot de rappeurs me Philemon, Badi ou Baloji.

Le point commun des différents acteurs du mouvement est ce sentiment de nostalgie ou/et cette envie de communier avec la terre des ancêtres traduite par diverses intrusions linguistiques dans la langue française, ainsi qu’un multiculturalisme ambiant malgré le politiquement correct du « non au communautarisme » qui tente de ranger dans le tiroir « rap communautaire » cet appel au… Lire la suite sur le blog de l’auteur Onassis Mutombo

La signification des noms tetela expliquée à Michel Owandji

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LOKOMBE

La signification des noms tetela expliquée à Michel Owandji

Le dimanche 15 novembre 2015, nous avons publié sur notre site la requête de Michel Owandji sur la signification d’un certain nombre de noms tetela. Après un court moment d’attente, un de nos donateurs et membre influent du site vient de répondre généreusement à notre ami Michel. Une série de réponses sous forme d’une véritable leçon de « Tetela » à tous ceux qui ne maîtrisent pas cette importante langue véhiculaire de la RDC.

 

 

 

 

Bonjour mes ami(es),

Je suis vraiment ravi de vous suivre sur le site. Par la présente moi Owandji, j'aimerais savoir beaucoup plus sur les Batetela, et s’il existe un dictionnaire de Tetela- français ou TETELA-LINGALA? Car mon souci est de savoir la signification des noms. par ex: que signifient les noms ci-après en français tout comme en lingala :

 AWUYILOHATAANYEKOMOOKOMBENDJALIOTSHUDI.

 

Michel Owandji

 

 

 

Pour répondre à la demande de Michel Owandji concernant les noms : Awuyi, Lohata, Anyekomo, Okombe, Ndjali, Otshudi dans la langue tetela ( en kitetela ou l'otetela ).

1. Awuyi est un nom tetela qui signifie information au pluriel ( Duyi: information au singulier et Awuyi : pluriel de Duyi ). Généralement, c'est un nom qu'on donne à une fille. Par exemple: Maman Awuyi Olangi

2. Lohata est un nom qu'on donne généralement à un garçon.Concernant sa signification en kitetela, je pense qu'il s'agit de la déformation du mot Lohota ( farine de manioc ).

3. Anyekomo : dans ce nom, il y a deux mots ( Anye et Ekomo ). Anye signifie en lingala: alongola et Ekomo signifie en français faute. ( en lingala Anyekomo signfie: alongola esaleli ya mabe wana ou alongola faute wana. On écrit: Any'ekomo. Ekomo ou Dikomo deux noms tetela (Ekomo au singulier et Dikomo au pluriel ). Par exemple : Maman Marie Rose Dikomo.

 


Un concert de Lokombe

4. Okombe est un dérivé du nom Kombe. C'est un nom qu'on donne à une fille ou à un garçon qui signifie tambour ou ngomo; Il est au pluriel et le singulier du nom Kombe est Lokombe. On trouve le nom Lokombe chez Tetela ou les Mongo de l'Equateur. Okombe ou Ekomba singifie une personne sans enfant. Par exemple en otetela on dit: ekomba ka womoto ka hoote ( femme seule sans enfant ). Ekomba signifie aussi toute personne sans enfant ( Ekomba ka pami veut dire un homme sans enfant ). Chez les Mongo de L'Equateur ou chez les Atetela du Sankuru et les Bakusu du Maniema les noms Kombe, Likombe, Okomba, Ekomba signifient une femme ou un homme sans enfant.

5. Ndjali ou Ndjale signifie fleuve. Chez les gens d'Ewango dans le territoire de Katako Kombe le nom fleuve est Ndjali et dans le territoire de Lubefu ou de Lodja on écrit Ndjale. La différence se trouve au niveau de la pronociation. La même chose pour le nom Lokali ou Lokale. Il ne faut pas confondre les noms Ndjali / Ndjale avec les noms : Ndjate ou Ndjadi ( Ndjate signifie buffle et Ndjadi la foudre ).

6. Otshudi est un nom tetela qui signifie forgeron. Chez les Mongo de l'Equateur on écrit Botudi ou Botshudi.

Cher Michel,

Voilà ce que je peux répondre à votre demande.

Salutations patriotiques.

 

Ango Kema fumbe

 

 

Le football à Bukavu

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Le football à Bukavu

Mobutu ne cessait de répéter que Kinshasa n’était pas le Zaïre. Le maréchal n’avait que partiellement raison car en matière de sport, les deux grandes villes du Congo s’octroient la part du loin. Kinshasa et Lubumbashi représentent la quasi-totalité de toutes les victoires congolaises sur l’échiquier national et continental. Ces deux villes sont les seules à pourvoir de façon continue et permanente l’équipe nationale en effectif. Les autres chefs-lieux des provinces se partagent le reste. Mais on peut constater sans l’ombre d’un doute que plusieurs joueurs venus de l’intérieur ont influencé le football kinois et lushois. En dépit des conditions difficiles dans des arènes qui n’ont de stade que de nom, plusieurs joueurs sont sortis du lot et ont fait la fierté de leurs provinces. Beaucoup sont partis à Kinshasa ou à Lubumbashi pour se faire un nom. Nous pouvons pêle-mêle citer Romain Bamuleke, Mokili Saïo, Senge Senge, Wusu-Wusu Kipulu, Lokondo, Kembo, Kidumu, Ndaye, Ntumba Pouce etc. Bukavu n´a pas échappé à ce phénomène sportif. Cette grande ville a donné au pays plusieurs grands joueurs de renom dont certains sont allés jouer dans la capitale du cuivre.

 

Mwananteba Mwanatos

Les trois grandes équipes rivales de l´ancienne Costermansville sont sans conteste Olympique Bande Rouge, Espoir Football Club (Bukavu Dawa ou BUDA) et Union Sport d’Or (OC Muungano). Bande Rouge se fait surtout remarquer sur le plan national lors du tournoi final de la Coupe du Congo en 1970. Cette équipe se révèle comme étant une formation redoutable. Elle est décomplexée devant les grands clubs kinois ou lushois. Organisée pour déterminer le champion national, cette phase finale se joue sur les bords du lac Kivu entre Saint-Eloi de Lubumbashi (tenant du titre), Union Mbuji-Mayi, V.Club de Kinshasa et Olympique Bande Rouge de Bukavu. Un joueur s´est particulièrement distingué. La révélation de ce tournoi à quatre est Bonaventure Mwananteba, Mwanatos pour les intimes. Il a été tout au long du tournoi le maître à jouer de l’Olympique. Avec ses dribles déroutants, ses passes lumineuses, ses démarrages fulgurants, ses appels de balle et ses tirs tendus, il a donné du fils à retordre aux défenseurs adverses. Ce bombardier capable de tirer à 30 m, est passé du stade de vedette locale à celui de vedette nationale. En finale, les champions de la ville hôte battent le  club vert-noir par 1 but à zéro. L’unique réalisation est l’œuvre de Guillaume Samba Kaputo dit Lentement. Le futur professeur a acquis ce sobriquet à cause de son jeu d’une lenteur remarquable. L´Olympique est sacré champion du Congo sur son terrain. L’équipe fait le tour du stade en brandissant la coupe. Mais  24 heures plus tard, la Fécofa se rétracte et retire le titre. Cet imbroglio sportif est qualifié de "foire de Bukavu" par les médias. La presse est très critique car la fédération n’arrive pas à sanctionner les auteurs de ce cafouillage. Le ministre des sports intervient et envoie tous les protagonistes à Kisangani pour y rejouer la même phase finale. Mais le replay se solde à nouveau par un fiasco. Comme en 1969, le Congo n’a pas de champion en 1970. Entretemps Mwananteba qui a été au sommet de son art fait l’affaire des dirigeants de Mazembe. Auréolé par sa prestation, il va atterrir dans la capitale du cuivre au terme d´une grosse polémique consécutive au refus des dirigeants de l’Olympique Bande Rouge de laisser partir l’idole de Bukavu. Mwanatos va porter les couleurs des Corbeaux de 1970 à 1975. En octobre 2014, il tire sa révérence à 65 ans............................................................................................................................................................

 

Ndume Pelé

Un autre joueur bukavien s’est fait remarquer par son talent et  l’élégance de son jeu. Il s´agit de Prosper Ndume dit Pelé. De taille dépassant à peine la moyenne, ce jongleur de ballon est un fin tacticien. Il endosse les couleurs de l’Union Sport d’Or de 1967 à 1972 et se place parmi les meilleurs joueurs du championnat local. Le temps de décrocher son diplôme d’État, le voilà parti pour Lubumbashi afin de parfaire ses études universitaires. Il est alors transféré dans Mazembe. Là, il retrouve une vieille connaissance, Mwananteba, ainsi que plusieurs autres footballeurs venus du Kasaï comme Ntumba Pouce, Mutombo Pelé ou Tshamala Machine. Devenu une valeur ajoutée chez les corbeaux, le Pelé de Bukavu va laisser son empreinte indélébile dans la capitale du cuivre à l’instar de tous les grands joueurs de sa trempe.

 

Les joueurs bukaviens

Comme dans toutes les villes du Congo, Bukavu a aussi connu ses grands joueurs. Ils ont par leur jeu soulevé des foules et ont vibrer le stade de la Concorde de Kadutu. Nous retrouvons les noms de ces artistes dans le livre "Contribution du football au cosmopolisme de la ville de Bukavu (1950-2010)" de Pascal Kashema. Il s’agit de Prosper Ndume, Bonaventure Mwananteba, Célestin Chishibanji, Louis Tshika, Jean-Jean Kizungu, Jean-Jean Rwima, Emmanuel Sanginga, Gérard Nzirirane, Léon Mateso, Salumu Pronto, Georges Nzirirane Zoos, Ngunza Shang Lay, Henri Mukamya, Paulin Tshishimbi, Lifofa Sentiment, Guillaume Samba Lentement, Vava Kyalondawa, Kyalondawa Chawa, Alingi, Mutumungu, Kpalawele, Kiza Mutonji, Belmondo, Rugoboza, Antoine Muluvia, Ndagano Laty, Peter Kombe, Jules Nate, Saidi Majaliwa, Fifi Seko, Boniface Okete, René Balowa, Venant Zagabe Kapata, Chrysostome Muzendele Tom, Jean Katabana, Henri Katabana, Matadi, Damali Eusebio, Mafwala Brésilien, Ekendieme Rochereau et tant d’autres.

 

Équipes championnes de Bukavu de 1952 à 2009

 

Alberta -Katanga

1952,1953

KEFC

1956, 1958

Olympique / CS Bande Rouge

1960, 1961, 1963, 1964, 1970, 1971, 1978, 1982,

1997-1998, 2003-2004

Union Sport d’Or/OC Muungano

1979, 1980, 1981, 1984, 1993-1994, 1994-1995,

2002-2003, 2003-2004

Espoir Football Club/OC Bukavu Dawa

1962, 1966, 1967, 1975, 1976, 1977, 1998-1999,

2000-2001, 2001-2002, 2004-2005, 2005-2006, 2007-2008, 2008-2009

FC Zaïre Banque

1973

FC Bralima

1965

Aigle Sport Makasi

1968

FC IRSAC Lwiro

1965-1966

FC Hydro Sport/As Ruzizi

1972

FC Regisport Mayomoto

1983

US Bilombe

1996

US Safari

1992-1993

Source: Contribution du football au cosmopolisme de la ville de Bukavu (1950-2010)

              de Pascal Kashema.         

Samuel Malonga

Les statistiques du mois de novembre 2015.

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Les statistiques du mois de novembre 2015.

Après presque neuf mois de silence, nous reprenons notre rubrique réservée aux statistiques mensuelles, dans le but de permettre d'une part, à nos lecteurs d’avoir une idée chiffrée sur le fonctionnement du site, et d'autre part, aux différents rédacteurs de découvrir le classement de leurs publications auprès du public0.

Nous en profitons pour remercier ceux qui ont accepté de contribuer  avec gaieté de coeur au fonctionnement du site.  Nous nous réjouissons du fait que parmi le cercle restreint de donateurs dont la liste est affichée à la première page, nous avons enregistré pour la toute première fois, la contribution d’une dame, en l’occurrence Paulina Kanguatjivi, de Windhoek en Namibie.

 

 

Les statistiques communiquées  par Overblog le 1er déc. 2015

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                                 13.212, pour le mois de novembre 2015.

 

 

 

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