Les organes de presse des combattants angolais
La presse joue un rôle essentiel dans la propagande. Elle est dès lors qualifiée de 4e pouvoir. Les combattants angolais en lutte pour l’indépendance ont vite compris son importance que chacun des trois mouvements de libération avait son journal ou son bulletin d’information.
Le MPLA
Le Mouvement populaire de libération de l’Angola est fondé à Kinshasa alors Léopoldville en décembre 1956 sous la direction d’Agostinho Neto de la fusion du PLUA (Parti de la lutte unie des Africains de l’Angola) et du MIA (Mouvement pour l’indépendance de l’Angola). Si le parti se structure en ses débuts, il lance à Léo Unidade Angolana, organe de combat du MPLA, dont le premier numéro sort le 1er décembre 1961. On retrouve le logo du parti à la première page : une main tenant un flambeau sur fond de la carte d’Angola contenu dans un cercle qui marque l’unité du pays. Journal angolais pour les Angolais, il paraît en portugais. La rédaction et l’administration sont installées au 51, avenue Tombeur de Tabora dans le siège du parti. Matias Migueis est le directeur du journal. A l’époque, Neto est en prison au Portugal et Mario de Andrade en sa qualité de président d’honneur du parti, assume son intérim. Lorsque pour des raisons de convenance politique, le MPLA est interdit à Kinshasa en novembre 1963, le mouvement traverse le fleuve et s’installe à Brazzaville, l’organe de l’information et du combat devient Vitoria ou Morte. L’en-tête est marqué par le drapeau tricolore du parti. Le nouveau bulletin est édité par le Département de l’Information et de Propagande (DIP). Dans les années 70, le français prend nettement l’avantage sur le portugais dans la majorité des publications du parti. Il y a lieu d’ajouter MPLA informations édité par la mission permanente du DIP en Algérie et OMA (Organização da Mulher Angolana) édité en anglais par les femmes angolaises.
Le FNLA
Holden Robert a d’abord fondé l’Union des Populations du Nord de l’Angola (UPONA) en juillet 1954 à Léopoldville. Ce parti devint plus tard l’Union des Populations de l’Angola (UPA). Le FNLA est crée en mars 1962 par la fusion de l’UPA et du Parti Démocratique de l’Angola (PDA, fondé en octobre 1960). En avril 1962, Holden fonde toujours à Kinshasa le Gouvernement révolutionnaire de l’Angola en exil (GRAE) appelé à fonctionner comme organe du FNLA. L’organe du parti paraît en 1964 et s’appelle Angola. Il est publié deux fois par mois par le Ministère de l’Information du GRAE. Parallèlement Angola informations sort à Alger comme pour concurrencer le MPLA installé lui aussi dans la même ville. Puis en 1968 apparaît Liberté et Terre. A partir de 1970, GRAE Actualités édité par le Département de relations Extérieures prend le relais.
L’UNITA
Jonas Savimbi, ancien ministre des Affaires étrangères de GRAE claque la porte du FNLA en mars 1966 et fonde l’Union nationale pour l’indépendance totale de l’Angola. Le mouvement lance son organe d’information en 1968. Contrairement aux autres mouvements de libération, l’UNITA penche pour un nom authentiquement africain. La préférence est donnée à un terme umbundu plein d’espoir. Le bulletin du parti de Savimbi portera le nom de Kwacha-Angola. Kwacha veut dire " le soleil s’est levé ". La signification de cet organe d’information est visible sur la couverture. Les premiers numéros apparaissent au Caire dès 1968. Certains tirages sont anglais et d’autres en portugais.
Samuel Malonga