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Création d'une sculpture de Patrice Lumumba.

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Création d'une sculpture de Patrice Lumumba.

 

Pour information.

 

Bonjour,

 

Je réalise pour le moment la sculpture de Patrice Lumumba qui sera présentée le 21 janvier à Bruxelles. C'est la première fois que je crée une œuvre sur un personnage historique. Pour moi, c'est un véritable défi parce que ce n'est pas facile. La sculpture va s'intituler "Patrice Lumumba, le discours d'indépendance du 30 juin 1960 ».

 

Inauguration musicale le dimanche 21 janvier à 17h. Galerie Ravenstein. 1000 Bruxelles.

Cet événement est organisé par l’asbl Bamko (info mireille_robert@yahoo.fr)

 

Bienvenue à toutes et tous,

Rhode Bath-Schéba Makoumbou

Artiste plasticienne du Congo Brazzaville.

http://www.rhodemakoumbou.eu

 

Info : https://www.facebook.com/events/1347731315373714/

Pour mieux connaître l’histoire, voici le texte complet de son discours du 30 juin 1960 qui, 57 ans après, reste encore "au travers de la gorge" d’une partie de la Belgique.

 

DISCOURS DE LUMUMBA

Congolais et Congolaises,

Combattants de l’indépendance aujourd’hui victorieux,

Je vous salue au nom du gouvernement congolais.

A vous tous, mes amis, qui avez lutté sans relâche à nos côtés, je vous demande de faire de ce 30 juin 1960 une date illustre que vous garderez ineffaçablement gravée dans vos cœurs, une date dont vous enseignerez avec fierté la signification à vos enfants, pour que ceux-ci à leur tour fassent connaître à leurs fils et leurs petits-fils l’histoire glorieuse de notre lutte pour la liberté.

Car cette indépendance du Congo, si elle est proclamée aujourd’hui dans l’entente avec la Belgique, pays ami avec qui nous traitons d’égal à égal, nul congolais digne de ce nom ne pourra jamais oublier cependant que c’est par la lutte qu’elle a été conquise, une lutte de tous les jours, une lutte ardente et idéaliste, une lutte dans laquelle nous n’avons ménagé ni nos forces, ni nos privations, ni nos souffrances, ni notre sang.

Cette lutte, qui fut de larmes, de feu et de sang, nous en sommes fiers jusqu’au plus profond de nous-mêmes, car ce fut une lutte noble et juste, une lutte indispensable pour mettre fin à l’humiliant esclavage qui nous était imposé par la force. Ce que fut notre sort en 80 ans de régime colonialiste, nos blessures sont trop fraîches et trop douloureuses encore pour que nous puissions les chasser de notre mémoire. Nous avons connu le travail harassant, exigé en échange de salaires qui ne nous permettaient ni de manger, ni de nous vêtir ou de nous loger décemment, ni d’élever nos enfants comme des êtres chers.

Nous avons connu les ironies, les insultes, les coups que nous devions subir matin, midi et soir, parce que nous étions nègres. Qui oubliera qu’à un noir on disait « tu », non certes comme à un ami, mais parce que le « vous » honorable était réservé aux seuls Blancs ?

Nous avons connu que nos terres furent spoliées au nom de textes prétendument légaux qui ne faisaient que reconnaître le droit du plus fort. Nous avons connu que la loi n’était jamais la même selon qu’il s’agissait d’un Blanc ou d’un Noir : accommodante pour les uns, cruelle et inhumaine pour les autres. Nous avons connu les souffrances atroces des relégués pour opinions politiques ou croyances religieuses ; exilés dans leur propre patrie, leur sort était vraiment pire que la mort elle-même.

Nous avons connu qu’il y avait dans les villes des maisons magnifiques pour les blancs et des paillottes croulantes pour les Noirs, qu’un Noir n’était admis ni dans les cinémas, ni dans les restaurants, ni dans les magasins dits européens ; qu’un Noir voyageait à même la coque des péniches, aux pieds du blanc dans sa cabine de luxe.

Qui oubliera enfin les fusillades où périrent tant de nos frères, les cachots où furent brutalement jetés ceux qui ne voulaient plus se soumettre au régime d’une justice d’oppression et d’exploitation ?

Tout cela, mes frères, nous en avons profondément souffert. Mais tout cela aussi, nous que le vote de vos représentants élus a agréé pour diriger notre cher pays, nous qui avons souffert dans notre corps et dans notre cœur de l’oppression colonialiste, nous vous le disons tout haut, tout cela est désormais fini. La République du Congo a été proclamée et notre pays est maintenant entre les mains de ses propres enfants. Ensemble, mes frères, mes sœurs, nous allons commencer une nouvelle lutte, une lutte sublime qui va mener notre pays à la paix, à la prospérité et à la grandeur. Nous allons établir ensemble la justice sociale et assurer que chacun reçoive la juste rémunération de son travail. Nous allons montrer au monde ce que peut faire l’homme noir quand il travaille dans la liberté et nous allons faire du Congo le centre de rayonnement de

 

 

l’Afrique toute entière. Nous allons veiller à ce que les terres de notre patrie profitent véritablement à ses enfants. Nous allons revoir toutes les lois d’autrefois et en faire de nouvelles qui seront justes et nobles.

Nous allons mettre fin à l’oppression de la pensée libre et faire en sorte que tous les citoyens jouissent pleinement des libertés fondamentales prévues dans la Déclaration des droits de l’Homme.

Nous allons supprimer efficacement toute discrimination quelle qu’elle soit et donner à chacun la juste place que lui vaudront sa dignité humaine, son travail et son dévouement au pays. Nous allons faire régner non pas la paix des fusils et des baïonnettes, mais la paix des cœurs et des bonnes volontés.

Et pour cela, chers compatriotes, soyez sûrs que nous pourrons compter non seulement sur nos forces énormes et nos richesses immenses, mais sur l’assistance de nombreux pays étrangers dont nous accepterons la collaboration chaque fois qu’elle sera loyale et ne cherchera pas à nous imposer une politique quelle qu’elle soit. Dans ce domaine, la Belgique qui, comprenant enfin le sens de l’histoire, n’a pas essayé de s’opposer à notre indépendance, est prête à nous accorder son aide et son amitié, et un traité vient d’être signé dans ce sens entre nos deux pays égaux et indépendants. Cette coopération, j’en suis sûr, sera profitable aux deux pays. De notre côté, tout en restant vigilants, nous saurons respecter les engagements librement consentis.

Ainsi, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, le Congo nouveau, notre chère République, que mon gouvernement va créer, sera un pays riche, libre et prospère. Mais pour que nous arrivions sans retard à ce but, vous tous, législateurs et citoyens congolais, je vous demande de m’aider de toutes vos forces. Je vous demande à tous d’oublier les querelles tribales qui nous épuisent et risquent de nous faire mépriser à l’étranger.

Je demande à la minorité parlementaire d’aider mon gouvernement par une opposition constructive et de rester strictement dans les voies légales et démocratiques. Je vous demande à tous de ne reculer devant aucun sacrifice pour assurer la réussite de notre grandiose entreprise. Je vous demande enfin de respecter inconditionnellement la vie et les biens de vos concitoyens et des étrangers établis dans notre pays. Si la conduite de ces étrangers laisse à désirer, notre justice sera prompte à les expulser du territoire de la République ; si par contre leur conduite est bonne, il faut les laisser en paix, car eux aussi travaillent à la prospérité de notre pays. L’indépendance du Congo marque un pas décisif vers la libération de tout le continent africain.

Voilà, Sire, Excellences, Mesdames, Messieurs, mes chers compatriotes, mes frères de race, mes frères de lutte, ce que j’ai voulu vous dire au nom du gouvernement en ce jour magnifique de notre indépendance complète et souveraine. Notre gouvernement fort, national, populaire, sera le salut de ce pays.

J’invite tous les citoyens congolais, hommes, femmes et enfants, à se mettre résolument au travail en vue de créer une économie nationale prospère qui consacrera notre indépendance économique.

Hommage aux combattants de la liberté nationale !

Vive l’indépendance et l’Unité africaine !

Vive le Congo indépendant et souverain !

Rhode Bath-Schéba Makoumbou

 

Rhode Bath-Schéba Makoumbou est née le 29 août 1976 à Brazzaville en République du Congo.

Depuis sa tendre enfance, elle a été initiée à la peinture par son père, le peintre David Makoumbou. Elle s’est réellement engagée dans l’art à partir de 1989.

À travers ses œuvres, ce sont surtout les activités sociales de la femme africaine qui sont mises en valeur.

Dans les peintures à l’huile, elle peint généralement au couteau. La variété de ses toiles s’illustre dans un style nettement africain (à partir de l’art statuaire traditionnel), mais également influencé par les courants de l’art réaliste, expressionniste et cubiste.

Depuis 2002, Rhode Makoumbou a créé de nombreuses sculptures en matière composée (sciure et colle à bois sur une structure métallique) représentant les métiers des villages qui tendent à disparaître. Certaines ont plus de trois mètres de haut !

Elle se considère un peu comme une artiste archiviste de la mémoire sociale et culturelle de l’Afrique en général, et du Congo en particulier. Elle s’exprime souvent dans ses interviews sur le respect des notions idéologiques de l’identité et de la diversité culturelle. Elle a toujours accordé une grande importance à la question du sens dans l’art et du rapport entre l’artiste et son public.

À partir de 2003, Rhode a entamé une importante carrière internationale, et expose maintenant dans le monde entier.

En dix ans, elle a participé à 220 expositions collectives ou individuelles dans le monde, sans compter ses 20 participations dans son pays natal.

Elle a déjà présenté ses oeuvres au Congo Brazzaville, Gabon, France, Belgique, Niger, Cameroun, Etats-Unis, Côte d'Ivoire, Tanzanie, Allemagne, Sénégal, Maroc, Espagne, Suède, Luxembourg, Pays-Bas, Suisse, Canada et Qatar.

A l'occasion du Grand Prix des Arts et des Lettres qui lui a été décerné en 2012 par le Président de la République du Congo, l'artiste a également été décorée à titre exceptionnel dans l'Ordre du Dévouement Congolais au grade d'officier le 13 juillet 2013 par le Président Denis Sassou N'Guesso à l'ouverture du Festival Panafricain de Musique (Fespam). 

Elle a un atelier à Bruxelles en Belgique, mais elle continue parallèlement à travailler à Brazzaville un ou deux mois par an.

 

Site web : www.rhodemakoumbou.eu

 

Adresse : Belgique : Rue d’Alsace-Lorraine, 14. 1050 Bruxelles.

Congo : 1, rue Moundossa Tsiolo (Mansimou – OMS). Brazzaville.

Tél. : +32 (0)477.35.18.14 - Email : rhodemakoumbou.eu@skynet.be


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